L'Oulipo : langages et esthétique de la complicité
Auteur / Autrice : | Hervé Le Tellier |
Direction : | Bernard Cerquiglini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'Oulipo ouvroir de littérature potentielle, est née en 1960 fondé par Raymond Quenau et François Le Lionnais. Ni école, ni mouvement, ni avant-garde, cette co-commission du Collège de Pataphysique regroupe des écrivains et des mathématiciens, des écrivains-mathématiciens, des mathématiciens-écrivains, et des érudits. Sa pierre de touche sera l'exploration du lien entre mathématique et littérature, un lien qui va se décliner autour de notions diverses, évolutives, mobiles, en quarante ans d'existence : structure, contrainte, consigne, axiomatique, manipulation, combinatoire, procédé, procédure, etc. Son projet est de ''penser, classer'' les contraintes. Mais du point de vue du lecteur, ce projet peut s'envisager sous un angle triple : celui d'une connivence immédiate (complicité passive), d'une complicité cuturelle (propre à toute écriture), enfin de la constitution d'un ''lecteur oulipien'', lecteur auquel il est demandé un véritable effort, qui dépasse le cadre ''naturel'' du contrat passé entre un lecteur et un auteur. Mais la complicité oulipienne s'étend ainsi bien au-delà des seules oeuvres et des différents travaux des ses membres, voire du choix commun (pourtant chaque fois tout personnel) de recourir à des ''contraintes''. Elle va jusqu'à définir, insensiblement, à travers les jeux de la forme et du langage, un rapport au monde à la fois grave et facétieux, où la sagesse va de pair avec le coix accepté du dérisoire, et dont la tradition ancienne, voire antique, loin d'une ''modernité'' en permanente agonie, loin d'un post-modernisme taxinomisme et illusoire, s'ancre tout simplement dans ce qu'il faut bien appeler par son nom : l'humanité.