L'enfant, l'écolier et le citoyen : apprendre à appartenir et à participer. La socialisation des 4-7 ans à l'école primaire publique en Angleterre et en France
Auteur / Autrice : | Maroussia Raveaud |
Direction : | Françoise Barret-Ducrocq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le lien entre l'expérience scolaire et la citoyenneté. Elle repose sur le postulat que l'école, conçue comme une préfiguration de l'espace social, véhicule des modèles d'appartenance et de participation de l'individu à son espace social qui sont propres à chaque société. Une étude historique et des observations sur le terrain en Angleterre et en France font ressortir deux modèles de citoyenneté contrastés. Les systèmes publics d'enseignement de ces deux pays se sont construits pour s'acquitter de missions distinctes. L'idéal républicain français d'intégration nationale et d'égalité des chances s'oppose au modèle holiste anglais qui attache une importance particulière à la formation de l'individu sous toutes ses facettes (''the whole child''). Les observations participantes portent sur des écoliers au commencement de leur scolarité (de quatre à sept ans), dans des zones socialement défavorisées. Ces observations permettent de voir s'établir des normes de comportement, et de saisir la mise en place de manières de penser, de faire et de sentir spécifiques à chaque pays. L'action de l'école sur le corps de l'enfant, sur son esprit et sur ses relations aux autres délimite la sphère d'intervention de l'institution scolaire : une part différente de l'enfant est soumise à l'action légitime de l'école de part et d'autre de la Manche. La socialisation de l'écolier est analysée à deux niveaux : comme intégration de l'enfant dans sa classe, et comme préparation à l'intégration du futur adulte dans la société. Au premier niveau, l'expérience scolaire en Angleterre et en France donne lieu à la construction de modèles idéaltypiques communs aux deux pays. Au second, deux modèles s'opposent : en Angleterre, l'appartenance à la nation ne ressort pas comme un mode spécifique d'appartenance, mais se conçoit par contigui͏̈té avec d'autres espaces sociaux. En France, la citoyenneté se construit par la distinction entre la sphère publique et la sphère privée.