L'inhibition dans l'oeuvre de S. Freud et lecture(s) du phénomène d'inhibition dans la société guadeloupéenne
Auteur / Autrice : | Marycécile Lubino |
Direction : | Jacques André |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Comment comprendre la récurrence des symptômes d'inhibition rencontrée dans notre pratique en Guadeloupe et la répétition dans la société guadeloupéenne de blocages en tout genre qui affectent la vie sociale et culturelle ? Tel fut le point de départ de notre réflexion. Envisager une articulation entre ces phénomènes nous imposait une double approche de l'inhibition. Dans un premier temps, la lecture approfondie des textes dans l'oeuvre de Freud se rapportant à cette question nous a semblé indispensable. Les différentes étapes de la conceptualisation psychanalytique de l'inhibition témoignent du souci constant (de 1895 à 1938) chez Freud de cerner au plus près les modalités de ce phénomène dans le fonctionnement psychique. De l'inhibition contribuant à la formation d'un critère de distinction entre une perception et un souvenir aux inhibitions considérées comme des restrictions des fonctions du moi en passant par la notion de pulsion inhibée quant au but ; l'étude de l'inhibition dans la théorie psychanalytique s'est révélée tout à fait pertinente et d'une grande richesse. Car en dépit des nombreuses remarques de Freud sur cette problématique et malgré la récurrence des symptômes d'inhibition dans la clinique, l'étude de l'inhibition a été plutôt négligée dans les travaux psychanalytiques post-freudiens et le plus souvent, elle a été abordée dans le seul cadre de l'inhibition intellectuelle. Nous avons pour notre part, choisi de nous pencher plus particulièrement sur son rapport avec des processus psychiques comme l'investissement libidinal du moi, l'identification, la désexualisation, la latence ou encore l'angoisse. Nous avons été ainsi amenés à mettre l'accent sur la dimension narcissique qui lui est attachée en l'appelant ''la face cachée'' de l'inhibition. Nous n'avons pas écarté la question du rapport entre l'inhibition et la pulsion de mort. C'est donc dans un deuxième temps que nous avons tenté de soutenir l'articulation du singulier et du collectif pour le phénomène de l'inhibition en analysant dans l'histoire de cette société guadeloupéenne et dans son actualité, les répétitions qui se donnaient à voir et à entendre. Elles confirmaient la nécessité d'une analyse des problématiques du narcissisme et de l'identification dans l'étude et la compréhension de l'inhibition.