Etude métapsychologique et projective du fonctionnement psychique de pédophiles
Auteur / Autrice : | Sylvie Gourlaouën-Couton |
Direction : | Catherine Chabert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse, partie d'une interrogation sur la traduction aux épreuves projectives du fonctionnement psychique pervers, s'est orientée vers l'étude des pédophiles, et plus particulièrement des violeurs de petites filles, questionnant non seulement le concept de perversion, mais également la notion de viol. Contrairement à d'autres approches, la psychanalyse minimise le rôle, voire rejette toute appartenance du viol au registre de la sexualité, au profit de la violence et de la pulsion de mort. A l'issue d'investigations théoriques et à partir du discours de violeurs, trois hypothèses principales sont posées : tout acte de viol est un acte sexuel ; le viol répond au besoin de décharge d'une pulsion liée à un fantasme sexuel : chez les pédophiles il s'agit d'un fantasme incestueux ; face à l'exitation sexuelle, les conduites psychiques ne sont pas suffisamment contenantes. La méthodologie comporte la passation d'épreuves projectives (Rorschach, TAT), d'un test de niveau (WAISR) et d'entretiens semi-directifs. Afin d'opérationnaliser les hypothèses, une grille d'analyse spécifique aux populations a été établie. Outre l'analyse qualitative, une analyse statistique des données est effectuée, la théorie psychanalytique constituant le cadre de référence du travail interprétatif. Les populations recrutées dans le même Centre de détention sont réparties en trois groupes : un groupe de violeurs de petites filles ; un groupe comparatif de violeurs de femmes ; un groupe contrôle formé de détenus condamnés pour vols aggravés sans homicide. Les hypothèses de travail sont globalement validées. Ainsi, face à toute sollicitation d'ordre sexuel, les conduites psychiques et les capacités de liaison sont altérées chez les violeurs, tandis que les pédophiles présentent une érotisation et un mode relationnel de nature plus spécifiquement perverse. Par ailleurs, si pour aucun l'Oedipe n'est structurant, les pédophiles sont les seuls à s'organiser autour d'une problématique incesteueuse.