Thèse soutenue

L'écriture du quotidien : une convergence entre journalisme et roman : Antonio Muñoz Molina de 1990 à 1999

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Auteur / Autrice : Isabelle Prat-Steffen
Direction : Marie-Claire Zimmermann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes. Espagnol
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Si Antonio Muñoz Molina est un témoin attentif du monde qui l'entoure, son écriture du quotidien, sensuelle et mémorielle, étrangère au système des genres, ne peut être dévoilée que grâce au lecteur. L'écriture du quotidien est tout d'abord écriture du quotidien extérieur, du réel, de la simultanéité et de l'habitude: elle s'impose au lecteur synchronique par le biais de la description et le jeu des temps. Cette lecture instinctive révèle sans peine une écriture dont l'harmonie et la clarté sont communes aux chroniques de El País et aux romans. C'est une écriture rassurante qui inscrit son lecteur dans une communauté d'hommes car elle se fonde sur la reconnaissance. L'écriture du quotidien extérieur maîtrisée, le lecteur peut ensuite, grâce à une lecture diachronique, dévoiler une écriture du quotidien intérieur, faite de réitérations, d'échos et de réminiscences, une écriture impressionniste, voire pointilliste. Parce que l'écriture intérieure d'Antonio Muñoz Molina veut interroger le temps, convoquer autrui, mais aussi croire en la littérature, elle exige une réelle complicité de la part de ce lecteur diachronique. En effet, écritures extérieure et intérieure ne peuvent se confondre que si le lecteur saisit, corrige et prolonge les révélateurs mis en place par Muñoz Molina: la mémoire, l'imagination et le rêve. De cette correspondance entre écrivain et lecteur naît une écriture, une, mémorielle, cathartique et originelle. Cette écriture riche et vibrante s'impose dans le journal comme dans le roman: elle est alors un point de convergence entre les deux genres.