Thèse soutenue

Territorialité et mondialité de l'impôt : étude de l'imposition des bénéfices des sociétés de capitaux à la lumière des expériences française et américaine

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Auteur / Autrice : Nicolas Melot
Direction : Patrick Dibout
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 2

Résumé

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La France et les États-Unis d'Amérique sont réputés avoir adopté des principes opposés d'imposabilité des bénéfices des sociétés de capitaux. La France appliquerait un principe de territorialité, les États-Unis un principe de mondialité. Une telle présentation reflète néanmoins une vision très schématique voire caricaturale des droits fiscaux français et américain. En effet, deux principes d'imposabilité gouvernent aux États-Unis l'imposition des bénéfices des sociétés. Les sociétés américaines sont soumises à un principe de mondialité, les sociétés étrangères à un strict principe de territorialité. De même, l'affirmation selon laquelle la France a adopté, au regard de l'article 209-I du CGI, un principe unique de territorialité est aujourd'hui dépassée. Les règles françaises d'imposabilité des revenus des sociétés doivent être distinguées suivant que ces sociétés sont françaises ou étrangères. Aussi convient-il d'admettre que la France et les États-Unis ont adopté un principe identique de territorialité de l'imposition des bénéfices des sociétés étrangères, dont les modalités de mise en œuvre sont d'ailleurs largement similaires. Ce principe n'est pas en soi remis en cause par le droit conventionnel ; mais ce dernier contribue à limiter considérablement le droit d'imposer de l'État de la source. Ces États ont toutefois retenu des règles distinctes d'imposabilité des bénéfices des sociétés nationales. En effet, s'ils appliquent aujourd'hui tous deux un principe de mondialité, les tempéraments qui y sont apportés, en droits interne et conventionnel, pour réduire ou éliminer les doubles impositions sont néanmoins distincts, voire concurrents. Pourtant, la mondialisation paraît remettre en cause ces systèmes français et américain. Et la question se pose alors de savoir lequel d'entre eux est le plus adapté face à ce phénomène jugé irréversible. Aucun n'est réellement satisfaisant. La France et les États-Unis doivent donc aujourd'hui se tourner vers des solutions de compromis à mi-chemin entre la mondialité et la territorialité de l'impôt.