Thèse soutenue

Épistémologie et pensée politique dans l'œuvre de Karl R. Popper

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Auteur / Autrice : Martin Edzima
Direction : Christiane Chauviré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Le projet d'ensemble de la philosophie poppérienne est un "rationalisme critique" qui se présente lui-même comme un fondement moral, mieux comme une éthique utilitariste. Ce credo moral, va bien au-delà de la démarche scientifique, puisque Popper l'applique aussi à la réflexion politique. Sur le versant épistémologique, il sert à soumettre les hypothèses scientifiques à des tests en vue de détecter et d'éliminer l'erreur. Sur le versant politique, il sert à entreprendre des réformes sociales à petits pas. L'élection est un test en politique, tout comme l'est, une théorie en science. Cependant, pour parvenir à la pleine réalisation de ce projet, un Etat démocratique est d'une absolue nécessité. L'Etat dont il s'agit ne doit jamais se fixer des visées positives. Il doit par contre remplacer le principe de la "maximisation du bonheur" par celui de la "minimisation de la souffrance". In fine, la démarche scientifique tout comme celle de la politique dépend de la communication et de la critique. Elle tient compte de l'aspect social, contraire à l'éthique de Robinson, celle du savant isolé. La critique devient donc un devoir, aussi impérieuse que la proposition elle-même. Cela va donc sans dire qu'une éthique de la connaissance, appliquée à un système politique, n'est pas concevable sans liberté politique. Le champ de la science tout comme celui de la politique, est un devoir de recherche, devoir de la critique, devoir de tout reconsidérer sans égard pour rien.