Le corps dans les champs contemporains de la picturalité et de la sculpturalité
Auteur / Autrice : | Frédérique Boitel |
Direction : | Monique Dixsaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Cette recherche se propose d'embrasser les champs des arts plastiques, sans distinction morphotypique. Ces espaces de sens ne se réduisent ni aux médiums et à leurs techniques, ni aux limites matérielles de l'objet. Il s'agit de voir en quoi le champ est le lieu et le moment d'une rencontre avec l'oeuvre. L 'oeuvre n'est pas l'occasion, mais l'objet et le sujet qui se réfléchit. Par elle se découvrent les questions soulevées par l'art contemporain, qui remet en cause la nécessité de la distinction des champs. Le corps dont il s'agit ici n'est pas le corps représenté mais le corps spectatoriel, moins parce qu'ils se disjoignent que parce qu'ils se retrouvent. Corps à l' oeuvre et corps de l' oeuvre, il est faculté perceptive et latence de sens. Cette expressivité de l' oeuvre rencontre le corps spectatoriel et peut conduire un temps à distinguer des champs de sens sans conduire nécessairement à distinguer les oeuvres par leur champ. Celui-ci fait figure sous les formes plurielles de déplacements perceptifs, renouvelés à leur tour par les lieux de sens qu'il préfigure. Il ne donne à voir que par passages, sous la figurabilité du geste qui s'affronte au monde. L 'oeuvre est perpétuel déplacement, monument offert à la théâtralité d'un apparaître qu'il s'agit de discerner. En ce sens, il n'est de champ que parapport à un hors-champ comme il n'est de visibilité que tramée d'invisibilité. Il n'est pas un signe mais il fait signe à l'oeuvre. Il témoigne du procédural en ce qu'il participe des projections et des interjections qu'il appelle. Entre l'oeuvre et le faire oeuvre s'ouvrent toutes les latences de l'action et de la déception. Entre l'oeuvre et son champ se joue l'enjeu d'une présence parfois virtuelle, un sens à donner. L'art est plus qu'une fenêtre sur le monde, il est dans le monde et comme possédé-dépossédé par lui. L'artiste produit le geste qui pointe le monde, le spectateur est acteur d'une scène dont il ne peut se dégager qu'en se retirant du jeu de l'art.