René Piot, une vision de l'art décoratif, 1866-1934
Auteur / Autrice : | Nathalie Loyer |
Direction : | Éric Darragon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et archéologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
René Piot, né en 1866 et mort en 1934, est un artiste partagé entre tradition et modernité qui sombra totalement dans l'oubli après sa mort. Il était fasciné par Delacroix et fréquenta l'atelier de Gustave Moreau. Il fut l'ami de Maurice Denis, de Georges Rouault, de Paul Dukas ou de Jacques Doucet, fréquentant les milieux d'avant-garde et tentant en même temps de renouer avec le passé par son primitivisme, suivant ainsi les enseignements de Gauguin. Il voyagea en Italie, en Espagne et en Afrique du Nord, attiré par l'orientalisme. René Piot se consacra essentiellement à la fresque, redécouvrant cette technique à travers les artistes de la Renaissance italienne. Ses fresques les plus importantes sont La Chambre Funéraire, conservée au Musée de Saint-Germain-en-Laye, Le Parfum des Nymphes, commandée par André Gide pour décorer sa villa d'Auteuil et Les Travaux de la Terre, fresque peinte pour le critique Bernard Berenson aux environs de Florence. Cependant, de nombreux échecs, projets inachevés, vont marquer sa carrière de fresquiste. Il se consacra également à la décoration théâtrale, réalisant décors, costumes et mises en scène pour Jacques Rouché, d'abord au Théâtre des Arts puis à l'Opéra de Paris. Il s'inspira. Pour son esthétique novatrice des travaux de grands metteurs en scène comme Gordon Craig ou Max Reinhardt et tenta de rivaliser avec les Ballets Russes de Serge Diaghilev. Son travail de décorateur fut unanimement reconnu par ses contemporains, artistes et critiques. Ses deux passions furent en premier lieu la fresque: '' Mon art est le mur! '', puis le théâtre: '' Le théâtre est mon vice. '' Son art ambigu est scindé entre son amour pour le passé, copie des maîtres anciens et fascination pour leurs techniques et son désir de modernité, implication dans les débats d'avant-garde. Tombé dans l'oubli après sa mort, en 1934, cet artiste mérite d'être redécouvert, car son talent essentiellement décoratif et sa personnalité ardente et sincère permettent d'éclairer son époque.