Des chasseurs aux abords d'une aire protégée : les Konon, les Manon et la réserve de biosphère des Monts Nimba (République de Guinée)
Auteur / Autrice : | Solange Chaffard-Sylla |
Direction : | Bernard Roussel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnobiologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Serge Bahuchet |
Examinateurs / Examinatrices : Samy Mankoto | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Le Berre, Jean-Paul Lescure |
Mots clés
Résumé
Autour du massif des Monts Nimba en Guinée forestière classés réserve de biosphère par l'Unesco, vivent les Konon et les Manon, populations d'agriculteurs-chasseurs. L'activité cynégétique constitue l'essentiel de leur alimentation carnée mais revêt également bien d'autres fonctions (thérapeutique, commerciale, de justice). Une étude conduite dans trois villages de la réserve a permis d'analyser les pratiques cynégétiques villageoises et de mettre en lumière les gestion locales du gibier. La chasse villageoise est le fait d'acteurs spécialisés organisés en une société de chasseurs qui exploitent les espaces et les animaux à travers des règles d'accès, de prélèvement et de répartition des gibiers capturés. Mais plus encore, cette activité est un vecteur de cohésion sociale entre les communautés locales. Actuellement, l'essentiel des prélèvements de gibier porte sur des animaux de petite taille (gros rongeurs et céphalopodes). Mais, les techniques de capture évoluent et les pratiques changent : d'une chasse de subsistance régit par des règles d'accès aux gibiers se développe une chasse commerciale obéissant aux lois du marché et qui constitue une menace pour la faune sauvage. Face à ce contexte dynamique de commercialisation accrue des produits de la chasse, une reconnaissance des pratiques paysannes présentant un intérêt pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité est à encourager, ce qui permettrait de concilier les habitudes cynégétiques villageoises et la pérennité de la faune sauvage des Monts Nimba.