La mort dans les ''Oeuvres Oratoires'' de Bossuet
Auteur / Autrice : | Cécile Joulin |
Direction : | Jean-Pierre Landry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature française |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Résumé
Le thème de la mort dans les ''Oeuvres Oratoires'' de Bossuet est étudiée dans une perspective littéraire et théologique. La mort est d'abord un évènement qui nécéssite une préparation spirituelle : le chrétien doit toujours garder présentes la pensée de la mort et celle du salut éternel. Bossuet considère que le moment même de la mort ne consiste que dans la séparation du corps et de l'âme ; il n'est plus temps alors de se convertir : l'impie et le juste connaîtront donc deux morts très différentes. L'évènement de la mort dans les ''Oeuvres Oratoires'', n'est important que par les perspectives qu'il ouvre : celles de l'au-delà-purgatoire, enfer, paradis - selon les décisions de Dieu au jour du jugement. Bossuet ne sépare pas la pensée de la mort de celle de la vie éternelle et cherche toujours dans ses sermons à faire naître chez ses auditeurs un désir de conversion. Le prédicateur tire de la mort une leçon morale : inéluctable, elle révèle la vanité de toute grandeur terrestre, la vanité du monde. Il livre surtout la leçon théologique de la mort : la mort corporelle est infiniment moins à craindre que la mort spirituelle, seule véritable mort, qu'il importe de vaincre, jour apès jour, dans le temps vécu ici-bas. En fait, seul le mauvais usage du temps est redoutable, car il peut conduire à la damnation. On touche ici à ce qui est peut-être la plus grande préoccupation de Bossuet : celle du temps qui passe et non celle de la mort. Il n'y a chez lui ni une écriture ni une pensée spécifique liées au motif de la mort : c'est en prêtre, non en rhéteur ou en philosophe, qu'il aborde ce sujet. La mort n'est pas une fin dans sa perspective chrétienne, mais seulement le terme du ''voyage'' de la vie vers la terre ; par le baptême, le fidèle appartient déjà à la vie éternelle. Aussi importe-t-il qu'il anticipe ici-bas en menant une vie toute spirituelle. Et, c'est encore de la vie que la Croix est paradoxalement le signe : le signe du triomphe définitif de la vie sur la mort.