Thèse soutenue

Soyeux en Mer de Chine : stratégies des réseaux lyonnais en Extrême-Orient (1843-1906)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean-François Klein
Direction : Claude Prudhomme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

FR  |  
EN

Les soyeux lyonnais, ont toujours cherché à approvisionner la Fabrique avec des soies diverses, pour confectionner les étoffes qui ont fait leur prestige. Au XIXe siècle, Lyon est devenue la première productrice mondiale de soieries de luxe, jouant ainsi un rôle de premier plan dans l'économie nationale. Ces négociants ont depuis des siècles, jalonnés les routes de la soie jusqu'en Extrême-Orient. Cette thèse est l'histoire des rapports privilégiés que les Soyeux et leurs réseaux ont entretenu avec la Chine et l'Indochine. L'étude débute en 1843, lorsque la France noue des relations diplomatiques avec la Chine impériale et envisage de s'installer en Indochine ; elle s'achève en 1906, lorsque les intérêts régionaux se diluent dans l'économie nationale et quand la soie n'occupe plus une place primordiale dans l'industrie locale. Notre étude retrace comment, de la Monarchie de Juillet au Second Empire, un groupe de Libéraux, influencé par le saint-simonisme, ont, dans le cadre de la concurrence avec les Britanniques, mis en place leur propre route de la soie. Une stratégie reprise et adaptée par leurs héritiers, des Républicains conservateurs, marqués politiquement au Centre Gauche. Ceux-ci s'associeront aux Républicains Modérés, Ferrystes et Gambettistes, pour pousser la France à s'installer au Tonkin et en faire le tremplin vers le Yunnan et le Sichuan. Les Soyeux sauront développer une doctrine coloniale particulière et une stratégie économique volontariste qui rompt avec les représentations classiques que l'on se fait de la frilosité du patronat français sur les marchés asiatiques et, aussi, avec l'idée que la conquête indochinoise fut le fruit d'une série de coups de tête. Durant plus d'un demi-siècle, les Soyeux lyonnais surent remplir en mer de Chine une des pages d'histoire économique et sociale les plus méconnu de l'histoire diplomatique et coloniale française.