Corrélats électrophysiologiques de l'intégration des informations auditives et visuelles dans la perception intermodale chez l'homme
Auteur / Autrice : | Alexandra Fort |
Direction : | Marie-Hélène Giard-Steiner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie cognitive |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Jusqu'à récemment, les recherches sur les bases neurophysiologiques de la perception chez l'homme ont été menées dans les modalités sensorielles séparées. Pourtant, nous sommes quotidiennement confrontés à des objets ou des événements caractérisés par des composantes de plusieurs modalités sensorielles, en particulier auditives et visuelles (par ex. , un chien qui aboie). Une question fondamentale est donc de savoir comment le cerveau intègre les éléments séparés d'un objet défini par plusieurs composantes sensorielles pour former un percept unifié. Par l'enregistrement de potentiels évoqués, Giard et Peronnet [J. Cogn Neurosci. 11(5) (1999)] ont montré que l'identification d'objets définis par des composantes auditives et visuelles redondantes induisait des interactions très précoces dans les cortex sensoriels (dès 40 ms après la présentation du stimulus) et dans des régions non-spécifiques. A la suite de cette étude, nous avons examiné par la même approche méthodologique l'influence du contexte expérimental sur l'organisation spatio-temporelle de ces réseaux d'interactions. Nous avons réalisé une série d'expériences utilisant les mêmes objets audio-visuels, en faisant varier tour à tour des paramètres exogènes (contenu informationnel des objets bimodaux et nature de la tâche à effectuer), et endogènes (attention). Les résultats confirment que les mécanismes intégratifs mettent en jeu des réseaux d'aires cérébrales distribuées impliquant à la fois les cortex modalité-spécifiques (auditif et visuel) et des régions non-spécifiques. Ils montrent de plus que ces mécanismes dépendent fortement des paramètres exogènes et endogènes étudiés, ainsi que de l'expertise sensorielle du sujet pour effectuer la tâche. L'ensemble de ces résultats traduit la variabilité des stratégies mises en place par le cerveau pour synthétiser efficacement les informations bimodales issues d'un même objet révélant, ainsi la flexibilité et le caractère hautement adaptatif des processus intégratifs.