Figures de la culpabilité inconsciente : organisateur/désorganisateur psychique des conditions d'appropriation subjective des énoncés du moi
Auteur / Autrice : | Monique Lemoine Domenget |
Direction : | René Roussillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La clinique d'adolescents antisociaux permet de proposer une première hypothèse concernant les figures de la culpabilité inconsciente. La désorganisation topique, caractérisée par l'absence d'un sentiment conscient de culpabilité, se manifeste dans l'effacement du Surmoi au profit d'une compulsion à mettre en acte la destructivité. La tendance antisociale (Winnicott) met en perspective une théorie de la destructivité et la sexualité infantile, réinterprétation subjective de l’investissement objectal. Elle invite à explorer les fondements de la culpabilité en référence à l'expérience primaire du lien. L'absence de transformation symbolisante des mouvements pulsionnels par l'objet, comme butée organisatrice au travail de la pulsion, installe par retournement un noyau de culpabilité pré-ambivalent contre-investi massivement. La position de dépendance du Moi décrite par Freud dès 1895, permet de penser une organisation originaire de la culpabilité intrinsèque au fonctionnement psychique régi par le principe du plaisir, à distinguer d’une culpabilité primaire liée à une défaillance du pare-excitation interne, dont le premier représentant est l'objet situé à l'extérieur. Les manifestations de la culpabilité inconsciente se regroupent sous deux registres se rattachant soit au masochisme érogène originaire organisateur de la vie psychique entretenant l'automatisme de répétition, soit au masochisme primaire alimentant une compulsion à la répétition : en ce sens elle est un désorganisateur de la subjectivité.