Bases cognitives et sensorielles dans la compréhension des métaphores
Auteur / Autrice : | Frédéric Rousset |
Direction : | Robert Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie. Dimensions cognitives et modélisation |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'incompatibilité sémantique à laquelle une métaphore peut confronter l'interprétant et l'exigence de sens qui l'anime alors, le conduisent à choisir une stratégie de compréhension qui passe par l'exploration du mot, par son évocation. C'est en ce sens que l'on peut voir en elle une dynamique du souvenir. Mais l'exploration n'est en rien hasardeuse car, si une métaphore convoque notre mémoire, elle fait de même pour notre pensée logique : elle est sélection et direction catégorielle. Telle est l'hypothèse que nous avons avancée tout au long de cette thèse afin d'intérroger plus précisément, le lien entre métaphore et imagerie mentale. Le phénomène métaphorique est traditionnellement délimité au seul champ sémantique : le recouvrement des chemins activés au sein d'un réseau sémantique, fonderait la compréhension métaphorique tandis que la construction et l'étendue de ce dernier conditionneraient sa psychogenèse. La thèse comparative, selon laquelle une métaphore implique la détection des attributs communs que spécifient les termes métaphorisant et métaphorisé, en constitue une traduction. Pour déterminant que puisse être ce principe de base, il n'épuise pas toute la compréhension. Nous nous ommes efforcé de démontrer en quoi l'imagerie était susceptible de réduire l'aporie métaphorique, permettant par sa médiation, la récupération et l'inspection d'informations sur les objets, stockées de manière incidentielle (Kosslyn, 1981). En complément d'investigations qui usaient, auprès d'adultes, de techniques chronométriques propres à décrire les représentations actives en mémoire au moment du traitement, nous avons entrepris une réflexion sémiotique et psychogénétique. L'expérimentation empirique menée auprès d'enfants devait nous conduire à l'élaboration d'un modèle dynamique de la compréhension métaphorique, supposant par ailleurs, que les phases développementales observées chez l'enfant sont similaires à celles vécues par l'adulte le temps d'une séance interprétative.