Thèse soutenue

Classification des gisements d'émeraude : apports des études pétrographiques, minéralogiques et géochimiques

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Auteur / Autrice : Bruno Sabot
Direction : Alain CheilletzPhilippe De Donato
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Vandoeuvre-les-Nancy, INPL

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude propose une classification des gisements d'émeraude basée sur (1) la présence ou l'absence de pegmatites synchrones à la minéralisation et (2) sur la nature réactionnelle de l'encaissant. Six classes de gisements ont été identifiées. La classe 1 (Kaduna, Nigeria; Emmaville, Autralie; Eidswoll, Norvège) est constituée des gisements présentant des cavités intragranitiques ou pegmatites synchrones de la minéralisation sans développement de bandes métasomatiques (BM). La classe II (Carnaiba, Brésil; Ambodibonary, Madagascar; Kamakanga, Zambie) est constituée par des gisements présentant des pegmatites synchrones de la minéralisation ainsi que le développement de tourmaline dans les BM. Les biotites ont des teneurs en Li supérieures à 1000 ppm. La classe III (Ambodibakoly, Madagascar) est constituée par des gisements présentant des pegmatites synchrones de la minéralisation et montrant un développement de BM sans présence de tourmaline paragénétiques. Les biotites ont une teneur en Li comprise entre 100 et 1000 ppm. La classe IV (Ianapera, Madagascar; Cheremshansky, Russie; Poona, Australie) est constituée par les gisements ne présentant pas de pegmatites synchrones à la minéralisation mais présentant un développement de BM. La teneur en Li des biotites est inférieurs à 100 ppm pour ces gisements. Les classes I, II, III et IV sont caractérisées par des valeurs de [delta] 18 O pour l'émeraude comprises entre +6. 3 [pour mille] et +12. 6[pour mille]. La classe V est constituée par les gisements d'émeraude dépourvus de pegmatites synchrones à la minéralisation en association avec une gangue complexe à carbonate dominant et dépourvu d'albite et pyrite très développées. Ces gisements sont caractérisés par des valeurs de [delta] 18 O pour l'émeraude comprises entre à +13. 1[pour mille] et +16. 2 [pour mille]. La classe VI est constituée par les gisements d'émeraude dépourvus de pegmatites synchrones à la minéralisation et présentant des gangues complexes à carbonates albite et pyrite associées à un lessivage évaporitique. Le [delta] 18 O pour les émeraudes de ce type de gisement sont comprises entre +11. 3[pour mille] et +26[pour mille]. Certains gisements afghans (associés à des fluides métamorphiques) et les gisements colombiens (associés à des fluides de bassins) appartiennent à cette classe. Cette étude a montré que la majorité des gisements d'émeraude africains et brésiliens de classe II et III étaient contemporains et associés à la géodynamique panafricaine. Elle a mis en évidence deux âges au Jurassique inférieur et à la transition oligicène-miocène pour la formation des gisements d'émeraudes afghan ainsi qu'un âge Permien (Lopingien) pour les gisements d'émeraude de Russie. Cette étude a définit la minéralogie des black- wall associés aux gisements d'émeraude selon leur formation spécifique depuis une réaction métasomatique avec une serpentinite ou une amphibolite. Cette montre que le tampon géochimique en [delta] 18 O réalisé par l'encaissant des gisements d'émeraude pouvait être issu d'une lithologie felsique. Enfin elle a montré la pertinence des isotopes du bore pour identifier les processus magmatiques ou métamorphiques de minéralisation en émeraude