Thèse soutenue

La question de l'âme et la question de Dieu dans les premiers dialogues d'Augustin d'Hippone : naissance d'une philosophie de l'image

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Auteur / Autrice : Frédéric Möri
Direction : Olivier BoulnoisJean-Jacques Aubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des religions
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Université de Neuchâtel (Neuchâtel, Suisse)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses - Université de Neuchâtel (Neuchâtel, Suisse). Faculté des lettres et sciences humaines

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse a pour objet les trois premiers dialogues d'Augustin d'Hippone (De beata vita, Contra Academicos, De ordine). Nous avons montré qu'ils contiennent assez clairement le programme réalisé plus tard par Augustin dans le De Trinitate. L'auteur propose en effet un programme d'étude centré sur deux questions fondamentales, qui sont pour lui au coeur de la philosophie : la première sur l'âme, la seconde sur Dieu. C'est en résolvant un tant soit peu le problème du "Mystère" de la nature divine et l'"énigme" de la nature psychique que l'homme peut parvenir à la "vie heureuse", c'est-à-dire à la plénitude ontologique. Par la connaissance de soi en tant qu'image d'un Principe qui n'est pas soi. Les premiers textes sont ainsi construits comme de véritables exercices spirituels destinés à imposer autant qu'à légitimer cette double interrogation. Cette philosophie de l'image s'inscrit dans la tradition néoplatonicienne ; mais nous avons montré que l'auteur s'éloigne sensiblement de Plotin sur les points essentiels. L'influence de Marius Victorinus a été déterminante, et ce projet philosophique ne va pas sans rappeler celui des Stromates de Clément d'Alexandrie. Si la double interrogation est certes d'origine néoplatonicienne, la démarche d'Augustin est déjà proprement chrétienne. Augustin n'a pas lui-même opéré cette synthèse avec le néoplatonisme mais a bénéficié des précédents que constituent l'oeuvre de Victorinus et la tradition d'éclectisme remontant au moins à Clément. D'autre part, nous avons montré que nous n'assistons pas dans ces pages à la naissance du moi ou du sujet moderne. Augustin propose au contraire de considérer l'âme comme l'image de ce qu'elle n'est pas, comme ses prédécesseurs chrétiens. Que ce soit sur la question délicate des sources ou le problème de la modernité philosophique de sa pensée, ces premiers textes ainsi considérés éclairent l'oeuvre entière sous un jour particulier et permettent au lecteur d'éviter un certain nombre de contresens.