Thèse soutenue

Zabel Essayan (1878-1943) : sa vie et son temps : Traduction annotée de l'autobiographie et de la correspondance

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Auteur / Autrice : Léon Ketcheyan
Direction : Jean-Pierre Mahé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philologie et historiographie du Caucase chrétien
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris)

Résumé

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Résumé français : Femme de lettres née en 1878, Zabel Essayan [= Z. E. ] est un personnage marquant de l'histoire arménienne. Etudiante à Paris, elle fréquente les soirées du poète René Ghil, participe à la fondation du Groupe de l'Abbaye dont le noyau (G. Duhamel, Ch. Vildrac, R. Arcos. . . ) s'installe à Créteil, caressant le rêve d'une communauté fraternelle favorisant la création artistique. Pour financer un de leur projet, Z. E. Se rend en Egypte où vient d'être fondée la puissante Union Générale Arménienne de Bienfaisance. La révolution des Jeunes-Turcs est suivie du massacre des Arméniens d'Adana, auquel participe l'armée, pourtant venue rétablir '' l'ordre ''. Envoyée par le Patriarcat arménien pour secourir les victimes, Z. E. écrit Dans les ruines (1911), son œuvre majeure. Le 24 avril 1915, elle figure sur la liste de la célèbre rafle des intellectuels arméniens, mais y échappe. Soucieuse de transcrire les témoignages des rescapés du Génocide arménien, elle contourne le théâtre des opérations militaires pour revenir à Paris, Le partage des zones d'influence au Proche-Orient prévoit que la Cilicie se trouvera en zone française. Mais les accords d'Ankara prévoient son évacuation par les Français. Les Chrétiens doivent partir. Il s'agit surtout d'Arméniens qui vont s'installer au Liban et en Syrie (zones françaises). Z. E. Organise l'évacuation des orphelins. A Paris, les anciens de l'Abbaye ont rejoint le groupe Clarté de Barbusse. L'Arménie devient soviétique. R. Ghil et les anciens de l'Abbaye approuvent le nouveau régime. Z. E. Se tourne vers le communisme. En 1933, elle s'installe à Erevan, participe en 1934 au Premier congrès des écrivains soviétiques. En 1936, elle prend publiquement la défense d'écrivains persécutés. Z. E. Est arrêtée en juin 1937, puis déclarée '' ennemi du peuple ''. En janv. 1939, elle est condamnée à la passation par les armes ; le 8 mai, la peine est commuée en dix ans de déportation. Elle disparaît dans le Goulag en 1943. Les travaux témoignent d'une filiation unissant les soirées de R. Ghil à la formation du groupe de l'Abbaye, dont l'essentiel des membres se retrouve dans Clarté. Ils comprennent : un corpus de documents annotés : autobiographie, 361 lettres ; un dictionnaire prosopographique permettant l'identification d'acteurs secondaires ; une-étude sur rétablissement du texte, ébauche biographique réalisée avec des éléments nouveaux, le tout précédé d'une chronologie comparée.