Entre confrérisme et islamisme, le Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty : un nouveau type de mouvement religieux au Sénégal ?

• Auteur / Autrice : Fabienne Samson
• Direction : Jean Copans
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Anthropologie
• Date : Soutenance en 2002
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Sénégal

Confréries musulmanes

Résumé

Grâce à leurs actions politiques directes et inhabituelles, les leaders du Dadiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty détachent ce mouvement tidjane sénégalais de sa zawiya d'origine, cherchent un nouveau statut maraboutique et prônent une approche de l'islam plus politisé. Ils s'inspirent des thèses de l'islamisme, mais se démarquent des mouvements arabes et sénégalais de l'islam politique par leurs enseignements toujours étroitement liés à la Tidjaniyya et par leur légitimité maraboutique et généalogique. Le Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty se présente ainsi comme un nouveau type de mouvement religieux dans son pays. Les fidèles, ambassadeurs de sa nouvelle idéologie, se divisent pourtant en deux catégories : ''l'élite'' adhère entièrement à sa nouvele ligne directrice, tandis que la base des adeptes y participe pour des raisons essentiellement religieuses et ne devient pas militante de sa politisation. Difficilement définissable, ce mouvement se retrouve quelque peu exclu de la société sénégalaise qu'il espère pourtant transformer selon sa propre conception de l'islam. Toutefois, sa politisation révèle une évolution dans les rapports politico-religieux historiques au Sénégal et si, aujourd'hui, les Sénégalais se détachent des consignes de vote de leurs marabouts, le Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty est un parfait exemple de ces mouvements religieux qui participèrent par leurs enseignements au processus d'autonomie politique des populations. Cependant, la défaite des ndigals lors de la dernière élection présidentielles obligera ces mouvements qui misent sur le politique pour recruter de nouveaux fidèles, à repenser leur rôle politico-religieux dans le futur.