L' objet naturalisé et la nature objectivée : curiosités urbaines et collections d'histoire naturelle en France (1830-1930)
Auteur / Autrice : | Tomer Efrat |
Direction : | Yves Hersant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des sciences |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Cette thèse a pour objet l'étude des expositions d'histoire naturelle et de leur devenir en France au cours du XIXe siècle. Dans un cadre temporel qui s'étend du début du XIXe siècle au commencement du XXe, nous montrons la mise en place d'une disposition de plus en plus spectaculaire des objets naturels. Le dense milieu visuel caractérisant l'environnement urbain de cette époque, introduit au sein des musées et des collections d'histoire naturelle de nouvelles normes et modalités de présentation. De surcroît, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les expositions universelles, événements internationaux combinant divertissement, science et mercantilisme, constituent un lieu idéal pour exercer et véhiculer de nouvelles techniques de mise en scène des thèmes scientifiques. Le responsable principal de ces montages de pièces d'histoire naturelle est le préparateur, dont le métier consiste à transformer les spécimens en objets d'exhibition. A cette fin, il associe les sciences aux arts et joue ainsi un important rôle d'agent médiateur entre le milieu scientifique et le public. En outre, du fait de l'orientation des sciences naturelles vers des pratiques expérimentales et des formes de représentations plus conceptuelles, le préparateur est conduit à se tourner davantage vers des activités plus populaires dans la société, notamment le montage de pièces ornementales, et la création de cabinets de cire et de dioramas. Par conséquent, à la veille du XXe siècle, les musées d'histoire naturelle deviennent de véritables lieux de spectacles et de loisirs dans le paysage urbain.