Syncrétisme, synergies, synesthésies, mimêsis littéraire et picturale en France à l'articulation des XVIIIe et XIXe siècles
Auteur / Autrice : | Marie-Anne Levet |
Direction : | Jacques-Philippe Saint-Gérand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail est basé sur un rapprochement des oeuvres de M. De Stae͏̈l, B. Constant, Chateaubriand et Senancour, avec la peinture fin du XVIIIe- début XIXe. La représentation de la nature, de l'Histoire et de l'Homme constituent les trois grandes parties. La première est divisée en cinq : les couleurs, les sons, les parfums, le mouvement et la symbiose de ces différents éléments dans le paysage romantique. Quant aux seconde et troisième, elles sont toutes deux divisées en trois sous-parties : la Révolution, l'Empire et la Restauration dans le premier cas, l'Individu, la nature comme miroir de l'Homme et enfin, l'idée de rédemption à travers la religion dans le second. Une étude linguistique des textes permet de voir comment ces quatre auteurs parviennent, à travers les figures linguistiques comme stylistiques, à faire ressortir leurs sentiments. L'importance accordée au visuel dans le texte ressort à travers l'écriture en majuscule ou en italique de certains termes qui donnent une valeur picturale au texte. Le phonème prend aussi valeur significative. Un point commun avec l'emploi des formes et des couleurs dans la peinture permet de montrer d'une part les points communs de ces deux arts, d'autre part, comment le Romantisme a évolué au cours de cette époque. L'importance attribuée à la subjectivité aboutit à un renversement du concept de la mimêsis ; celle-ci ne consiste plus en une reproduction de l'extérieur, mais en l'expression de l'intérieur. Parallèment au langage des couleurs et des sons, le langage des parfums sera lui aussi valorisé. Le mouvement est source de synergie : les éléments du paysage ne sont souvent pas clairement identifiés, mais interfèrent entre eux. Cette union est à l'origine d'une unité totale qui donne à la nature une valeur de temple. Le paysage devient aussi un tableau de la société ; une des images les plus fréquentes dans la description de la société moderne est celle du désert. La littérature prend une forme picturale, en particulier à travers la figure de l'éthopée. Aux images de Danton et Robespierre reprentés sous forme de monstres s'ajoute celle du peuple qui devient ''tyran'' dans son ensemble. Il en va de même pour Napoléon, peint à de nombreuses reprises sous forme de Satan. Quant à la Restauration, elle représente une rétrogradation. L'individu est alors partagé entre le sentiment que l'on se doit de progresser et le besoin de retrouver ses racines, à l'origine du ''mal du siècle''. Le renouveau religieux est, dans ce contexte, un moyen de lutter contre ce sentiment de vide