"La construction logique du monde" de Rudolph Carnap : introduction, traduction et notes
Auteur / Autrice : | Thierry Rivain |
Direction : | Élisabeth Schwartz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans son premier livre majeur écrit en 1925, Carnap se propose d'établir la possibilité d'un système de constitution de tous les concepts de la science, c'est-à-dire de reconstruire ces concepts par des moyens purement logiques sur une base empirique. Cette base qui assure l'ancrage empirique du système est formée par les expériences perceptives propres d'un sujet, les vécus élémentaires, liés par une relation fondamentale, le rappel de ressemblance qui lie par la ressemblance un vécu donné au souvenir d'un autre vécu. La possibilité d'un tel système repose sur deux thèses : la science d'une part est constituée de propositions purement structurelles. Cela signifie qu'un objet y est conçu comme terme de relations et peut être caractérisé de manière univoque par les propriétés formelles de ces relations. Par suite son concept peut être défini par cette structure et formulé à l'aide des outils logistiques mis au point par Whitehead et Russel. Les objets d'autre part sont réductibles, c'est-à-dire que leur définition constitutive (ou formulation logique de leur structure) apparaît comme une règle de traduction selon laquelle il est possible de traduire toute proposition portant sur un objet défini en propositions portant sur les objets déjà constitués. Le système apparaît donc comme un arbre généalogique des concepts et l'ordre de constitution obéit à un double critère, logique (les concepts sont dérivés par degrés des éléments fondamentaux en tant que classe ou relation) et cognitif (l'ordre des connaissances). Sont ainsi constitués successivement les domaines du psychisme propre, du physique, du psychisme d'autrui et des objets spirituels. Chaque concept peut en défintive être réduit aux éléments fondamentaux non définis du système et apparaît par conséquent comme un complexe logique de la relation fondamentale choisie. L'élaboration du système de constitution revient à construire un unique langage dans lequel il doit être possible d'exprimer tous les concepts scientifiques, l'unité du langage attestant de l'unité de la science. La possibilité de constituer un concept devient dès lors le critère de rationalité scientifique et va permettre de démarquer la science de la métaphysique. Il s'agit bien à la lumière de la théorie de la constitution de montrer que la plupart des problèmes philosophiques se posent en termes nouveaux et que bien des problèmes traditionnels ne sont que de faux problèmes entretenus par la prétention illusoire de la métaphysique à participer à la connaissance