Mesures de temps de fission par la technique d'ombre dans les monocristaux : un accès à la dissipation nucléaire
Auteur / Autrice : | Stéphane Basnary |
Direction : | Maurice Morjean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Constituants élémentaires |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Caen |
Mots clés
Résumé
Ce travail porte sur la mesure de temps de fission par la technique d'ombre dans les monocristaux et l'interprétation de ces temps en termes de dissipation nucléaire. Nous avons étudié la fission de noyaux voisins du plomb dans la réaction 208Pb+Si à 29 MeV/u à GANIL. La fission est sélectionnée par identification des numéros atomiques Z1 et Z2 des deux fragments de fission F1 et F2. La mesure de la distribution angulaire du fragment F1 émis avec une vitesse presque parallèle à la direction de l'axe <110> du monocristal de silicium permet d'accéder aux effets d'ombre. Cette distribution présente un creux dans la direction de l'axe <110> dont le taux de remplissage et la forme dépendent directement du temps mis par le noyau pour fissionner. La sélection événement par événement de l'énergie d'excitation s'est faite à l'aide de la réponse rapide d'ORION, un détecteur 4pi de neutrons, et a permis un suivi des creux de blocage avec l'énergie d'excitation. Les taux de remplissage montrent des évolutions avec l'énergie d'excitation qui dépendent de la valeur de Z1+Z2. Pour Z1+Z2<83 et E*<350 MeV, nous observons l'existence de composantes de temps de vie longs (tau>3*10-19s) dans les distributions de temps de fission. Une simulation des creux de blocage (incluant l'effet des émissions de post-scission) pour différents temps de vie \tau a permis d'accéder soit à la forme de la distribution des temps de fission (cas de forte statistique), soit uniquement à la valeur moyenne des temps de fission (faible statistique). Les temps longs mesurés pour le plomb ont été comparés aux temps mesurés dans une expérience similaire pour de la fission de l'uranium. L'ensemble de ces temps a été interprété dans le cadre d'approches statistiques de la fission incluant la dissipation nucléaire. Pour l'uranium, avec E*<250 MeV, et pour le plomb, avec 130<E*<270 MeV, les temps de fission ont été trouvés compatibles avec des coefficients de dissipation relativement élevés, beta>2*10{̂21}s{��-1}.