Thèse soutenue

L'écriture autobiographique de l'œuvre de J. M. G. Le Clézio

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Auteur / Autrice : Nicolas Pien
Direction : Alain Goulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Cette thèse propose d'étudier la problématique de l'évolution des rapports entre le Moi et le monde dans l'œuvre de Le Clézio, en montrant l'investissement autobiographique dont ils sont l'objet. En effet, l'écriture est, pour l'auteur, plus qu'une tentative de représentation du monde : elle est un instrument d'intégration au monde vivant, au temps, une façon de combattre l'idée de la mort. Nous avons considéré que l'œuvre suit les trois étapes du cérémonial de guérison mentionné dans Hai͏̈ (1971) : Tahu Sa, l'initiation, Beka, la fête chantée et Kakwahai͏̈, l'exorcisme, et qu'elle répond au but recherché par cette science magique, l'harmonie du Moi avec le monde. De 1963 à 1973, Le Clézio s'emploie à décrire un mal, une impossibilité de la reconnaissance de l'individu dans le monde moderne. Depuis 1973, après avoir séjourné chez les indiens Embreras, il trouve les conditions d'un renversement de ce mal, conduisant à une féminisation de l'écriture désormais confrontée à la matière. L'écriture peut alors se retourner sur son parcours comme sur celui de l'homme qui l'a pratiquée et, ce faisant, inscrire l'être dans un temps mythique (selon l'acception indienne), un cycle qui défie le temps linéaire et qui permet de retrouver un sentiment d'enfance ressenti en 1948, en Afrique, perdu et recherché depuis. Ce sentiment devient alors un pays : celui de la langue.