Emotions et séditions rurales dans le Grand Sud-Ouest de la fin de 1789 à 1799
Auteur / Autrice : | Hubert Delpont |
Direction : | Anne-Marie Cocula |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Résumé
Quelle est l'ampleur des troubles ruraux dans le quart sud-ouest de la France pendant la décennie révolutionnaire ? Cette région est la plus agitée du pays : dans un périmètre lilmité par la Garonne, la limite du parler occitan et celles des hautes terres du Massif Central, une demi-dozaine de départements se distinguent à la fois par l'intensité et la récurrence des troubles. Au delà, des troubles plus sporadiques et plus épisodiques sont repérables aussi bien vers l'Atlantique que les Pyrérées. Si l'émotion constitue le coeur du trouble, elle ne doit pas être comprise comme un effroi de type ancien, mais davantage comme l'organisation d'une ''guerre psychologique'' qui parla peur qu'elle fait courir, tend à s'approprier l'espace rural en supprimant les hiérarchies établies. Ponctuées d'étapes, la rumeur court la campagne. Mélange de plausible et d'exagéré, d'effrayant et de tentant, elle crée une tension telle qu'il n'est pas rare que les ci-devant nobles désignés comme cibles se dérobent avant de résister. [. . . ]Ces mouvements ont une cause : le refus du rachat des rentes féodales. Ils permettent de libérer la petite propriété de la transformation de ces rentes en rente marchande destinée aux marchés urbains et coloniaux. Alors que les luttes métayères échouent, la victoire contre les rentes consolide la petite propriété, base de la future république des propriétaires. Aprés la victoire de 1793, les mouvements diminuent prce qu'ils sont désormais défensifs : les ruraux se défendent de l'Etat prédateur et destructeur. Dans les campagnes où monte l'insécurité, le coup d'Etat de brumaire rend compte du chemin qui reste à parcourir pour que les villes et les campagnes se rencontrent dans la république démocratique.