Contrôle de la libération et de l'élimination de la dopamine par la recapture et les autorécepteurs : études par électrochimie in vivo dans le striatum
Auteur / Autrice : | Marianne Benoit-Marand |
Direction : | François Gonon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques et médicales. Neurosciences et pharmacologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Mots clés
Résumé
Nous avons étudié deux mécanismes contrôlant la dopamine extracellulaire : l'autorégulation et la recapture par son transporteur (DAT). L'efflux de dopamine évoqué par des stimulations électriques a été enregistré dans le striatum et le noyau accumbens par ampérométrie continue chez la souris anesthésiée. Nous avons montré in vivo que le DAT est le seul mécanisme d'élimination de la dopamine, et qu'il permet la reconstitution du stock de dopamine libérable. Les neurones dopaminergiques présentent une activité tonique à 4 Hz, et une activité phasique en bouffées à 15 Hz. Chez l'animal normal, seules les bouffées entraînent une accumulation de la dopamine extracellulaire. Chez les souris sans DAT, la dopamine s'accumule aussi lors de l'activité tonique. L'expression différentielle des activités tonique et phasique, en termes de dopamine extracellulaire, dépend donc du DAT. Nous avons montré que la recapture limite la distance de diffusion de la dopamine à 7(micron)m. La dopamine extracellulaire agit sur des autorécepteurs D2 présynaptiques qui inhibent sa propre libération. Nous avons précisé le décours temporel de cette inhibition (maximum à 0,2 s et durée de 0,6 s) et nous avons montré que l'activation des autorécepteurs nécessite l'accumulation de dopamine extracellulaire. Ces caractéristiques sont typiques des récepteurs couplés aux protéines G. L'autoinhibition limite le taux de dopamine extracellulaire durant une bouffée et la quantité de dopamine libérée par un potentiel d'action suivant une bouffée. Toutefoi_s, par rapport à la recapture, l'autorégulation ne joue qu'un rôle secondaire de régulateur fin. L'autorégulation est diminuée en absence du DAT, et non l'inverse. De plus, des altérations postsynaptiques de la transmission dopaminergique n'induisent pas d'adaptation présynaptique. Il semble donc que seule une atteinte directe de la recapture altère de façon majeure l'expression de la transmission dopaminergique en termes de dopamine extracellulaire.