Égalité et mérite à l'université : une comparaison États-Unis, Indonésie, France
Auteur / Autrice : | Gaële Goastellec |
Direction : | François Dubet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Président / Présidente : Charles-Henry Cuin |
Examinateurs / Examinatrices : François Dubet, Charles-Henry Cuin, Christine Musselin, Jean-Michel Berthelot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Musselin, Jean-Michel Berthelot |
Mots clés
Résumé
L'enseignement supérieur est structuré par la tension entre deux principes fondateurs des démocraties : l'égalité et le mérite. Le processus de massification, à l'oeuvre dans l'université, en élargissant l'accès aux études supérieures, transforme les modalités de sa résolution. Comment concilier la nécessité d'un fonctionnement méritocratique dans des sociétés qui ont toujours peu de place à leurs sommets, et les revendications d'égalité qui, partout, somment l'université de produire davantage de justice ? Comment passer de la reproduction à la production d'une société ? À ces questions communes, les systèmes universitaires américain, indonésien et français répondent à leur façon, selon la conception que leurs sociétés se font d'elles-mêmes, mais aussi selon la capacité des étudiants à être des acteurs du système à faire entendre leurs revendications, et finalement à transformer leur univers d'études. En comparant ces 3 systèmes, cette recherche montre comment le moment de l'admission du lycéen dans l'enseignement supérieur cristallise l'ensemble de ces tensions. Les modalités de la sélection donnent à voir les catégories de lecture des identités légitimes dans chaque société, l'organisation de la distribution des étudiants à l'intérieur du système, et la façon dont leur rencontre permet, à des degrés divers, l'intégration des étudiants à un univers d'études qui est aussi parfois un univers de vie. La diversité des contextes locaux ne dissimule pas une tendance commune : l'autonomie croissante des universités qui, en appelant des publics d'étudiants identifiés, posent comme nécessaire la diversification de leurs rôles respectifs. Quel que soit l'enseignement supérieur considéré, on voit aussi à l'oeuvre un processus de convergence qui ne concerne pas seulement le fonctionnement des systèmes, mais, plus profondément, appelle à la reconnaissance des identités individuelles.