Recherche de nouvelles protéines potentiellement marqueurs du mélanome et importance d'une approche de génomique fonctionnelle pour une stratégie de prédiction du risque
Auteur / Autrice : | Christine Valéry |
Direction : | Jean-Jacques Grob |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biosciences de l'environnement et santé |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Mots clés
Résumé
Le mélanome est un cancer de la peau dont l'incidence double tous les dix ans depuis quarante ans. C'est une pathologie multigénique et multifactorielle. Des études épidémiologiques ont permis d'établir le rôle causal des radiations UV aiguës dans l'induction du mélanome. Cet effet cancérogène des UV a été attribué principalement aux UVB, l'action complémentaire des UVA n'étant pas totalement confirmée. En dépit de ces données, le rôle des UVB dans la genèse du mélanome photo-induit reste mal cerné au niveau biologique. De plus, l'identification des sujets à risque pour le mélanome à partir des gènes de susceptibilité actuellement identifiés, est très difficile, imparfaite. Notre laboratoire s'intéresse à la recherche de nouveaux marqueurs biologiques de susceptibilité au mélanome, et à une meilleure compréhension de la mélanocarcinogenèse, afin d'étayer les études épidémiologiques sur le mélanome et de proposer de nouvelles stratégies de prédiction du risque. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à une protéine de stress impliquée dans certains cancers : la ''Pancreatitis Associated Protein-I'' (PAP-I). Nous avons montré que celle-ci avait une interaction avec l'invasivité rencontrée dans le mélanome. La structuration du laboratoire a ensuite permis de mettre en place une stratégie plus globale de recherche et de caractérisation des gènes cibles de la mélanocarcinogenèse photo-induite, par une approche de génomique fonctionnelle. Des gènes fonctionnellement liés dans la réponse des mélanocytes au stress UVB ont été déterminés grâce à la technologie des micromatrices à ADN, appliquée à 9000 gènes humains. Parmi les 198 gènes modulés, 159 sont des gènes connus et 39 correspondent à des « Expressed Sequence Tag » (EST). Plusieurs arguments suggèrent que les gènes modulés ont une interaction forte avec la mélanocarcinogenèse. Certains d'entre eux pourraient représenter des gènes candidats pour les stratégies de prédiction moléculaire du risque chez les patients. Deux ESTs, l'EST46 et l'EST111, exprimées de manière différentielle dans les tumeurs et les cellules de mélanome, ont été choisies dans le but de caractériser leur séquence codante entière. Le transcrit entier de l'EST46, qui correspond à un nouveau gène UVB-sensible, a été déterminé. Il possède deux cadres de lecture ouverts potentiels, codant pour les protéines hypothétiques Mel46. 2 et Myo38. Nous avons pu voir, par surexpression instrumentale, que l'expression de ces deux protéines entraînait une diminution de la résistance des cellules de mélanome SK-MEL-2 au stress UVB. La détermination de la séquence du transcrit EST111 a posé plus de problèmes en raison de la présence de séquences répétées de type Alu et de son appartenance probable à une famille de protéines. Dans un programme parallèle du laboratoire, l'expression de ces deux ESTs, dans des mélanocytes naeviques, ainsi que celle d'autres gènes UVB-sensibles est déjà utilisée dans l'élaboration de cartographies d'expression génique en fonction du tableau clinicoépidémiologique. Le but de cette étude est de proposer une stratégie de prédiction du risque objective fondée sur la génomique fonctionnelle.