Tod Browning, le spectacle du corps
Auteur / Autrice : | Boris Henry |
Direction : | René Gardies |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, arts, communication et sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A partir de l'ensemble des films de Tod Browning actuellement visibles, nous tentons de repérer, cerner et analyser certains des motifs, figures, procédures présidant au spectacle du corps. Après un préambule qui replace Tod Browning dans l'Hollywood des années dix à trente et plus largement dans l'histoire du cinéma, nous nous attachons à l'importance de la nomination dès le commencement du film (titre, générique, première phrases et premiers plans); puis, à la nature et à l'espace du spectacle diégénétique : quels sont les numéros présentés ? quels sont leurs enjeux ? Cela nous conduit aux coulisses du spectacle et au spectacle des coulisses, puis aux procédures d'encadrement comme rhétorique de l'avalement. Il s'agit des ouvertures et de leurs éléments - issus du décor (portes, fenêtres, rideaux. . . ), filmiques (ouvertures et fermetures au noir, mouvements de caméra. . . ), symboliques. . . - conçus comme frontières, lieux de passage et instruments de réduction des espaces. Le spectacle est le lieu de présentation d'un corps ce qui, chez Tod Browning, implique des procédures de nomination, une onomastique particulièrement significative et la mise au travail des problèmes de l'exhibition, car le spectacle présente notamment des corps monstrueux : ceux des malfaiteurs, médiums, phénomènes de foire, artistes. Le corps orchestre alors la mise en scène du spectacle, deux procédés plus particulièrement en attestent : le retournement et le travail du burlesque. Le spectacle est une recréation du monde, il fait donc maquette par rapport au social extérieur - notamment par le travail - et il est le lieu du tout possible, de la transgression des tabous - le corps apparaît alors comme un instrument de perversion et de subversion de l'ordre, il recourt à quelques moteurs (stimulants, érotisme et sexualité) - , du rêve, du merveilleux. Il intègre et véhicule des formes de symbolisations archai͏̈ques - l'animalité, les mythes -, tandis que les croyances religieuses et superstitieuses sont traitées tel un spectacle.