Apprentissage linguistique et intégration sociale d'écoliers étrangers à la Martinique
Auteur / Autrice : | Nicole Chardon-Isch |
Direction : | Lambert-Félix Prudent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage. Didactique du français langue étrangère |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Antilles-Guyane |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Institut supérieur d'études francophones (Pointe-à-Pitre) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s'inscrit dans le cadre large de la didactique des langues à la Martinique. Comment des enfants étrangers caribéens y apprent-il le français, comment vivent-ils? Lorsqu'ils arrivent avec une ou deux langues initiales (dont une standard et l'autre créole), comment aménagent-ils l'apprentissage d'un troisième idiome, (le français), à partir d'une inscription dans l'école martiniquaise qui n'a pas résolu elle-même la question de cette première cohabitation? Comme les problématiques spécifiques aux situations de langues en contact ne peuvent se traiter en écartant les considérations sur la langue maternelle (LM), notre réflexion se présentera à l'image d'un carrefour disciplinaire, soulevant des problèmes sociologiques de population migrante en contact interculturel, des problèmes sociolinguistiques de contact de langues, de rapport aux normes anciennes, d'adoption de norme nouvelle, des problèmes linguistiques liés à l'oral, des problèmes psychologiques du développement de l'enfant dans des situations difficiles, des problèmes didactiques de formation des maîtres à des situations de classes précises. Se pencher sur l'état linguistique, scolaire et sociale d'une population migrante dans la Caraïbe, c'est tenter de réussir la synthèse de plusieurs disciplines autonomes, c'est risquer de les utiliser dans une interdépendance inhabituelle. Pour poser notre objet, il fallait d'abord rescenser notre population, étudier les représentations martiniquaises à leur égard, et faire une description des structures institutionnelles concernant leur scolarisation. Une étude sociolinguistique de la Martinique et des pays concernés s'avérait nécessaire ensuite pour connaître le statut des différentes langues parlées. Comme un bilan diagnostic nous semblait indispensable avant tout apprentissage, nous avons dû comparer leurs systèmes éducatifs avec le nôtre. Ceci nous a amené à un constat mitigé: insuffisance des structures d'accueil, isolement et formation insuffisante des maîtres, orientation et pédagogie souvent faussées par un manque d'évaluation élargie au pays d'origine, représentations ethnocentriques ambiantes, à côté d'initiatives isolées performantes. L'insertion des enfants émigrés caribéens nous interpelle par sa situation critique.