Thèse soutenue

Strasbourg à la croisée des chemins : étude des mobilités urbaines : 1810-1840

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Auteur / Autrice : Marie-Noël Hatt-Diener
Direction : Jean-Luc Pinol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Tours

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A partir des traces de plus de 6000 personnes, hommes et femmes, natifs et immigrants, peut-on dégager les pratiques sociales du logement ? A travers leurs trajectoires regroupant 25500 adresses, peut-on lire les répresentations que ces citadins dressent de leur ville ? Ces comportements permettent-ils de nuancer, compléter ou infirmer les différénciations sociales généralement établies ? L'étude confirme des observations mais nuance des interprétations. Plus on déménage dans la ville, plus les distances parcourues sont courtes, on vit longtemps dans le même pâté de maisons. Des mobilités résidentielles très fortes sont étroitement corrélées à la profession exercée. Les enfants n'empêchent pas une forte mobilité intra-urbaine et ceux qui déménagent souvent ne sont pas que des gagne-petit : la pénurie des logements dans une ville enfermée dans ses murailles contraint les choix du logement. L'étude cerne une spéficité féminine des manières d'habiter. A tout âge, solitude et précarité augmentent la mobilité intra-urbaine des femmes. Les relations familiales expliquent en partie le mouvement aléatoire des habitants dans l'espace urbain. Le cycle de vie, l'existence d'une sociabilité de quartier aussi. De larges trajectoires sont celles de natifs sillonnant une ville arpentée depuis l'enfance dont l'aisance laisse le choix et la maîtrise de l'espace. Au contriare, le mouvement de "toupie" dans un espace restreint marque la peur à affronter de nouveaux espaces et la rupture avec des solidarités rendues nécessaires par la précarité. Mais rester dans son quartier peut-être aussi le signe d'une intégration dans la sociabilité du quartier. Ce travail illustre l'intérêt d'une source peu étudiée, le registre de population combinant l'approche quantitative indispensable à la représentativité et à la compréhension des pratiques et la micro-histoire. Partir des traces, des pratiques permet de comprendre comment se construisent les relations sociales.