Thèse soutenue

L' art gothique en Bas-Languedoc : l'affirmation d'une architecture régionale (XIIIe - XVe siècle)

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Auteur / Autrice : Adeline Béa
Direction : Michèle Pradalier-Schlumberger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Résumé

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L'art gothique apparaît dans les terres des anciens Pays de l'Aude et des diocèses de Béziers et d'Agde dès le début de la deuxième décenniedu XIIIe siècle, dans deux chantiers exceptionnels, tant par les prélats qui on été à l'initiative de ces majestueuses constructions que par les maîtres d'oeuvre qui en ont dirigé l'édification. A partir de ces laboratoires de formes, à la cathédrale de Béziers et à la collégiale Saint-Paul de Narbonne, les nouvelles techniques s'essaiment dès le deuxième quartdu XIIIe siècle, renouvelées bientôt par les chantiers des églises des abbayes cisterciennes, relais incontestables dans la diffusion de l'architecture rayonnante. Ainsi, au milieu du siècle, la déclinaison des plans de l'église méridionale s'affirme d'ores et déjà dans le territoire étudié. A l'espace de la la large nef unique, vaste salle réservée aux fidèles, se greffe l'abside polygonale ou le chevet tripartite, voûtés d'ogives, resserrés tant en hauteur qu'en largeur par le mur diaphragme. A la fin du XIIIe siècle, mais surtout dans le premier quart du XIVe siècle, le territoire se couvre de nouvelles églises qui peuvent être caractérisées par une relative sobriété. Les recherches menées par les bâtisseurs méridionaux ne se sont pas portées sur un développement ostentatoire du décor ou sur le déploiement de la tension verticale mais bien sur l'établissement d'un édifice au plan cohérent, régi par des rapports de proportion. Des typologies locales s'affirment clairement et les collégiales élevées par le pape Jean XXII en 1318 apparaissent comme de nouveaux foyers artistiques, renouvelant le vocabulaire de la sculpture monumentale dans des porches ouvragés. La date charnière du milieu du XIVe siècle ne semble pas avoir interrompu de manière brutale les programmes de construction qui demeurent pourtant moins importants et peu prestigieux. Cette période est marquée par l'insécurité ; les édifices se couvrent d'organes de défense et des églises fortifiées, véritalbes annexes à l'enceinte collective, voient le jour. Pourtant, les types locaux se perpétuent et progressivement les formes s'effilent pour adopter les contours du nouveau vocabulaire flamboyant. Timidement à la fin du XIVe siècle, puis de manière générale dans la deuxième moitié du XVe siècle, l'architecture flamboyante se déploie au détriment des typologies locales affirmées pendant près de deux siècles.