Brouillons, papillonnements, dérives : une multitude en acte
Auteur / Autrice : | Éric Laniol |
Direction : | Jean-Louis Flecniakoska |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008) |
Résumé
Produire ses brouillons incertains, proposer des ébauches qui n'affirment rien d'autre que leur état passager, papillonner dans des informations visuelles multiples, voilà autant d'actions dont cette thèse a souhaité manifester la présence, proposant du m^eme coup d'admettre l'indéterminé comme objet de connaissance. Cette étude s'appuie donc non seulement sur les rebonds de ma pratique dispersive, mais vise aussi à établir les bases théoriques d'un comportement artistique récent, indiquant au hasard de son parcours instable quelques spécifités d'un art contemporain éclaté et nomade. Aujourd'hui en effet, l'art est un immense champ de possibles, prolifique et éparpillé, qui court le danger de l'indifférenciation et de l'effacement au coeur d'une société toujours plus avide de signes. Le papillonnement est cette attitude singulière qui multiplie les expériences, se saisit puis se déssaisit des sujets et des images rencontrées, réfute l'achèvement et le programmatique et accepte de folâtrer dans des genres annexes. Cette attitude n'est cependant pas qu'une simple résultante de notre société kaléidoscopique, elle s'affirme comme une activité légère et mineure, une posture dilettante mais cependant résistante en ce qu'elle refuse constamment d'admettre les paramètres établis, les esthétiques officialisées. Par le biais de ma propre pratique, dérivante sont ainsi mis en balance la pertinence comme le danger de cette posture ambivalente, à la fois ouverte et dé pendante du système qui autorise son ouverture. Comment penser un mode d'inscription symbolique en adéquation avec soi et le présent, comment renouer avec la notion d'imaginaire sont des questionnements que pose toute ''multiplicité en acte'', malgré (ou avec) ses oscillations : agitée par des conditions externes, elle entreprend de tirer parti de ces mouvements pour se projeter, et ajouter son supplément au réel.