Thèse soutenue

L'effet Judith : stéréotypes de la féminité et regard de la spectatrice sur les tableaux d'Artemisia Gentileschi

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Auteur / Autrice : Pascale Beaudet
Direction : Jean-Marc Poinsot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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Artemisia Gentileschi est l'une de ces femmes artistes qui a failli disparaître de l'histoire de l'art. Un changement dans le goût ou une quelconque destruction complète des archives ne sont pas en cause ; c'est le système sexué (sex-gender system) qui sous-tend la discipline de l'histoire de l'art qui a contribué à son effacement. Le canon de l'histoire de l'art, parce qu'il est partie du système sexué, met les femmes artistes systématiquement à l'écart. Le cas de Gentileschi est exemplaire et subsume tous les autres cas dans la mise à l'écart des XIXe et XXe siècles. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour que les historiens et surtout les historiennes de l'art féministes redécouvrent le femmes artistes du passé. Deux tableaux représentant Judith et Holopherne, qui ont été déterminants pour la connaissance de ce peintre, sont des oeuvres paradigmatiques notamment parce qu'elles ont provoqué des réactions extrêmes, de l'admiration au rejet. Gentileschi a traité ce thème baroque, la décapitation d'un homme par une femme, de façon paroxystique. Sur ces tableaux repose à la fois une réflexion sur la fortune critique de ce peintre et sur la place de la spectatrice. Et si l'ombre, qui occupe une grand place dans les tableaux de Gentileschi était la métaphore de la féminité? L'analyse de discours, de même que la psychanalyse et la sémiotique de l'image, sont les outils rhétoriques à la base de ce travail, qui appelle des modifications en profondeur du canon.