Thèse soutenue

Langage et action chez Hannah Arendt : pour comprendre la technique comme impasse au projet éthique et politique contemporain

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Etienne Haché
Direction : Jean-Louis Vieillard-Baron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Poitiers
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts

Mots clés

FR

Résumé

FR

Dans les écrits de Hannah Arendt, ''l'éclipse du monde commun'' est liée à un conflit au sein même de la hiérarchie de la ''Vita activa''. Ce conflit - qu'on peut suivre dans l'hostilité de la philosophie platonicienne et chrétienne à l'égard du politique ainsi que dans le premier renversement moderne qui a confirmé la victoire de l'homo faber sur la contemplation et l'action, de même que dans le cadre du triomphe de l'animal laborans sur l'homo faber à partir de la Révolution française - permet de juger l'histoire occidentale d'après les activités de travail et d'oeuvre qui se sont imposées à l'ordre politique jusqu'à aujourd'hui. De cette enquête qui conduit des anciens aux modernes, il ressort que notre époque actuelle doit s'interpréter comme une négation des modalités éthiques constitutives du vivre ensemble engendrée par les débordements socio-économiques et technoscientifiques dans le champ du politique. A cette impasse, Arendt propose de remédier par l'entremise de l'oeuvre d'art qui participe du domaine public en tant que registre de la mémoire et comme une activité relevant d'un jugement commun partagé. Cette thèse suggère que sa tentive pour tenter de réconcilier l'éthique et la politique par le biais du ''jugement esthétique de goût'' kantien, n'est pas totalement illusoire. Elle reflète à la fois la fragilité et la persévérance du politique qui est constamment soumis aux exigences de notre société de loisir et de consommation et à l'autonomie aliénante de la technoscience.