Différences sociales de grande prématurité en Europe
Auteur / Autrice : | Pierre-Yves Ancel |
Direction : | Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Hémon |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, Denis Hémon, Thierry Lang, Michael S Kramer, Émile Papiernik | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Lang, Michael S Kramer |
Mots clés
Résumé
Position du problème : La gravité des conséquences liées à la grande prématurité justifie d'en rechercher les facteurs de risque. L'hypothèse selon laquelle la grande prématurité relève surtout de facteurs médicaux et moins souvent des facteurs de l'environnement social prévaut. L'objectif de cette thèse est d'étudier les relations entre la situation sociale des femmes et le risque d'accouchement avant 33 semaines d'aménorrhée (SA). Pour mieux comprendre le rôle de ces facteurs, les analyses sont conduites dans différents contextes européens, ainsi que dans des populations à risque médical distinct. Matériel et méthodes : Deux sources de données sont utilisées. La première est une étude cas témoins réalisée dans 15 pays européens en 1996, l'enquête Europop ; 278 avortements tardifs (14-21 SA), 1675 enfants grands prématurés, 3652 enfants prématurés modérés (33-36 semaines) et 7965 enfants nés à terme (>=37 SA) ont été inclus. La seconde est issue des enquêtes nationales périnatales de 1995 et 1998, réalisées sur échantillons représentatifs des naissances en France. Elle comprend 248 grands prématurés, 1024 enfants prématurés modérés et 24714 enfants à terme. Les analyses ont porté sur les naissances uniques (vivantes et mort-nés). Résultats : Des différences sociales de grande prématurité sont observées dans les 15 pays européens. Ces différences sont plus prononcées dans les pays où la mortalité infantile est élevée (>10 pour 1000 naissances vivantes). L'analyse des données françaises montre un risque accru de grande prématurité pour les femmes socialement défavorisées. Les résultats de l'enquête Europop montrent que les différences sociales de grande prématurité sont plus fortes chez les femmes à risque obstétrical faible. La comparaison des facteurs de risque d'avortements tardifs, de prématurité modérée et de grande prématurité montrent une étiologie commune à ces trois issues de la grossesse. Conclusion : Des différences sociales de grande prématurité sont constatées. Elles prédominent dans les pays en situation socio-économique difficile ainsi que chez les femmes à risque obstétrical faible. Ces résultats montrent la nécessité de nouvelles études sur les interactions entre les facteurs médicaux et sociaux.