Approche épidémiologique des relations entre les préoccupations pondérales, le comportement alimentaire et l'évolution du poids dans une population d'adultes : résultats de l'étude Fleurbaix Laventie Ville Santé I
Auteur / Autrice : | Lionel Lafay |
Direction : | Beverley Balkau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epidémiologie. Santé publique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Hémon |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Hémon, Luc Méjean, Olivier Ziegler, Monique Romon, Arnaud Basdevant | |
Rapporteur / Rapporteuse : Luc Méjean, Olivier Ziegler |
Mots clés
Résumé
Dans les pays développés, parallèlement à l'augmentation de la prévalence de l'obésité et du surpoids, on observe une augmentation du nombre d'individus préoccupés par leur poids. L'objectif général de ce travail est d'étudier les relations entre les préoccupations pondérales initiales d'une part, l'alimentation rapportée en 1993, un désordre du comportement alimentaire -le « craving »- et l'évolution du poids entre 1993 et 1997, d'autre part. Pour répondre à cet objectif, les données de 513 femmes et 489 hommes participants à l'étude FLVS I ont été analysées. Les données nutritionnelles ont été recueillies par un enregistrement alimentaire de 3 jours. Les autres facteurs étudiés, y compris le poids et la taille, ont été obtenus par des questionnaires. Les apports nutritionnels rapportés différaient selon le degré de préoccupations pondérales avec un apport calorique moindre chez les individus les plus préoccupés par leur poids. L'étude de la validité du recueil alimentaire, par l'intermédiaire du ratio entre l'apport calorique et l'estimation du métabolisme de base, a montré que plus les personnes étaient préoccupées par leur poids, moins leur recueil alimentaire reflétait leur alimentation habituelle. Le degré de préoccupations pondérales a également été trouvé significativement associé à la survenue d'épisodes de « craving », et ce de manière beaucoup plus marquée chez les femmes. Enfin, sur un suivi de 4 ans, les femmes préoccupées par leur poids ont rapporté une plus grande variabilité de leur poids : certaines ont pris plus de 4 kilogrammes alors que d'autres ont perdu du poids dans le même temps. Chez les hommes, aucun lien entre le degré de préoccupations pondérales et l'évolution du poids n'a été mis en évidence. En conclusion, les préoccupations pondérales, plus fréquentes dans la population féminine, modifient le report de l'alimentation, sont associées à des épisodes de « craving » et à une forte variabilité pondérale. Les différentes relations observées sont discutées dans le cadre de la théorie du « weight cycling » ou rebond pondéral.