Etude de l'implication de l'hélicase BLM, altérée dans le syndrome de Bloom, dans les voies de réponse cellulaires induites par des stress génotoxiques
Auteur / Autrice : | Mouna Ababou |
Direction : | Mounira Amor-Guéret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Résumé
Le syndrome de Bloom (SB) est une maladie génétique autosomique récessive rare caractérisée principalement par une prédisposition au développement de tous les types de cancers affectant la population générale et une instabilité génétique généralisée. Le gène BLM, dont les mutations sont à l'origine de ce syndrome, code pour une protéine appartenant à la sous-famille des hélicases RecQ et qui possède une activité 3'-5' ADN hélicase dépendante de l'ATP. Le rôle physiologique de la protéine BLM est encore très peu connu à ce jour et son identification constitue la priorité de notre laboratoire. Les anomalies cellulaires et cliniques associées au syndrome de Bloom, et l'appartenance de la protéine BLM à la famille des hélicases RecQ, nous ont naturellement orientés vers une implication de la protéine BLM dans un mécanisme de maintien de la stabilité du génome. Les travaux présentés dans ce manuscrit montrent que l'expression de la protéine BLM endogène est régulée au cours du cycle cellulaire et qu'elle s'accumule et se phosphoryle en réponse aux radiations ionisantes (RI) par une voie dépendante de la présence d'une protéine kinase ATM fonctionnelle. Nous montrons également que cette protéine est phosphorylée en réponse à un traitement par un inhibiteur de la réplication (HU) ainsi qu'aux rayonnements ultraviolets (UVC) par une voie indépendante de la kinase ATM. Par ailleurs, nous observons dans les cellules SB traitées aux RI ou aux UVC présentent un défaut partiel du point de contrôle G2/M ainsi que des anomalies de réponse des protéine p53 et p21^(CIP1/WAF1) en réponse aux UVC. Nous montrons également que la protéine BLM est clivée au cours de l'apoptose induite aussi bien par un traitement aux UVC qu'à l'HU, et qu'une lignée SB n'exprimant pas de protéine BLM est résistante à l'apoptose UVC-induite, alors qu'une lignée SB exprimant une protéine BLM entière mais non fonctionnelle présente une sensibilité normale à ce type d'apoptose. En revanche, ces deux lignées présentent la même résistance à l'apoptose induite par l'HU. L'ensemble de nos résultats sont en faveur de l'implication de la protéine BLM dans différents mécanismes assurant le maintien de l'intégrité du génome en réponse à différents stress génotoxiques, tels que la réparation des cassures double-brin de l'ADN, le point de contrôle G2/M du cycle cellulaire et l'induction de l'apoptose.