Un modèle de sport populaire : l'exemple du département de la Seine-et-Oise (1880-1939)
Auteur / Autrice : | Tony Froissart |
Direction : | Ronald Hubscher |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Contrairement au schéma classique d'une diffusion culturelle se propageant du centre vers la périphérie, le monde sportif de S&O se construit différemment. Les associations initialement essaimées sur le territoire départemental se concentrent, au fil du temps, autour du noyau parisien. Le rôle des ruraux se trouve alors minimisé. Un sport rural potentiellement prometteur se heurte aux difficultés liées à la formation de la banlieue et aboutit à une impasse Le socle associatif traditionnel, cède progressivement devant les assauts d'une population en quête de distraction. L'espace rural se trouve colonisé pour satisfaire les loisirs de citadins. Colonisé, certes, mais pas totalement confisqué ! Une image galvaudée des ruraux introduit des formes caricaturales de sport que les paysans rejettent ou transforment, preuve qu'ils ne sont pas indifférents aux activités physiques. Les acteurs dépassent les difficultés de fonctionnement et les représentations négatives du sport local. Une sensibilité populaire se dégage. Elle se dote de comportements originaux comme la valorisation d'un esprit de débrouillardise. Les notions de solidarité, simplicité, opiniâtreté et d'humilité guident les projets d'associations sportives. L'Hébertisme y doit une partie de son succès et le milieu cheminot s'affirme alors comme un pole essentiel de diffusion. Dans les faits, une voie médiane s'ouvre, elle autorise les affrontements et challenges sportifs dés lors que ceux-ci conservent une dimension éducative, et pour y parvenir les clubs s'engagent dans la polyvalence. Les usages locaux prennent ainsi, logiquement une place de plus en plus prononcée. Cette intersection où deux approches culturelles distinctes se rejoignent produit une sociabilité propre. Ainsi un modèle de sport populaire, impose une autre manière de participer, étalonne les vertus éducatives de la pratique physique et assure une représentativité culturelle.