Poétique de la végétation dans l'oeuvre d'Emile Zola
Auteur / Autrice : | Danielle Lacroix-Vigier |
Direction : | Colette Becker |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Le romancier souligne la commune origine de l'homme et de la plante, à partir de quoi la nature structure l'oeuvre. Cette poétique dans le décor, le paysage, touche la sensibilité. L'emploi particulier de la langue qui évoque ou suggère les sensations, les émotions et les idées, joue sur les sonorités, les rythmes et les images. Les métaphores ressuscitent les mythes de la terre-mère. Zola remodèle le symbolisme botanique, la signification fait appel à un décodage. Ce symbolisme puise son inspiration dans la mythologie. Cependant l'écrivain forge lui-même sa propre symbolique. Ainsi, Zola intègre son univers végétal dans la fiction par un tissage poétique de l'oeuvre. «Les grands arbres» permettent la critique du second Empire. L'évocation de la végétation est une manière de reculer les limites de ce qui peut être dit. Elle sert à outrepasser les ressources du langage. L'interprétation des fantasmes devient possible grâce aux symboles. La nature entremetteuse dénonce les conventions littéraires, bouleverse la bienséance et le « paraître » en vigueur. Oeuvre de dénonciation, chaque roman est une prise de position contre les institutions sociales, politiques ou religieuses, où la force de mort s'oppose à la vie. L'écriture de Zola est nouvelle, permettant de communiquer au lecteur une impression, un sentiment, une sensation, le temps qui passe. II écrit: «Je n'ai pas seulement soutenu les Impressionnistes, je les ai traduits en littérature, par les touches, notes, colorations, par la palette de beaucoup de mes descriptions. » Comme les peintres, il efface les détails, procède par plans et masses de couleurs. Dans l'ensemble de l'oeuvre, la végétation prend une place importante: elle sert de médiateur unificateur comme modèle universel à l'harmonie première. Chez les écrivains de cette époque d'abondance on retrouve une critique de la société déliquescente et saccageuse. La naissance de la perception de l'inconscient passe par la végétation.