La fédération des patronages, lien institutionnel entre le sport et le catholicisme en France (1898-2000)
Auteur / Autrice : | Laurence Munoz |
Direction : | Jacques Defrance |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
La genèse de la fédération sportive catholique est empreinte des conflits idéologiques qui habitent la France au début du XXème siècle. La jeunesse constitue un enjeu pour l'Eglise, qui trouve par ce biais une manière d'exister dans le monde moderne. Jusqu'en 1930, la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France (F. G. S. P. F. ) étend son influence profitant du vaste réseau des patronages catholiques et de l'expansion générale du phénomène sportif. A partir des années trente, le mouvement sportif s'affranchit progressivement des tutelles idéologiques qui ont accompagné ses origines. Les fédérations regroupant leurs membres sur la base d'une affinité se trouvent peu à peu en marge d'un style bientôt majoritaire qui appréhende le sport comme une fin en soi. La législation après 1945 renforce la souveraineté des fédérations uni-sport. Parallèlement, le monde catholique s'inscrit dans un nouveau schéma de pensée et d'action qui privilégie l'apostolat. L'organisation des patronages apparaît comme caduque. Les prêtres délaissent progressivement les sociétés traditionnellement rattachées aux paroisses. A partir des années soixante, la fédération se situe au cour d'un espace concurrentiel. L'Eglise réclame que les institutions temporelles soient vraiment signes d'Eglise au moment où la fédération rencontre des difficultés dans l'expression de son affinité. Le mouvement sportif cherche à recentrer ses forces autour de la production d'une élite nationale. La question du lieu d’être de la fédération anime les dirigeants. Au seuil des années quatre-vingt, la fédération se recentre autour des questions d'éducation, d'accessibilité pour le plus grand nombre et d'épanouissement de la personne. Le discours national paraît retrouver une certaine sérénité. Localement, les associations vivent dans le temps qui leur est propre et en fonction de l'espace, les étapes d'adaptation. La disparité des évolutions souligne l'hétérogénéité du terrain fédéral. La légitimité de la Fédération Sportive et Culturelle de France est examinée à la lumière du discours des dirigeants locaux et nationaux.