La globalisation financière : incidences sur les stratégies des firmes industrielles américaines
Auteur / Autrice : | Isabelle Halary |
Direction : | Pierre Grou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Selon les économistes libéraux, la globalisation financière aurait donné aux entreprises les moyens d'une stratégie industrielle efficace en réalisant l'affectation optimale du capital et en facilitant les transactions entre prêteurs et emprunteurs. Mais pour un certain nombre de critiques, tant keynésiens que marxistes, la transformation récente du système financier américain a imposé aux firmes une logique financière qui s'affirme au détriment de toute logique industrielle. Nous tentons ici d'éclairer ce débat, en testant notamment l'hypothèse de la financiarisation. Sur le plan théorique, il s'agit de déterminer par quels créneaux la globalisation financière affecte les stratégies industrielles. Sur le plan empirique, nos observations portent sur un échantillon constitué par les 108 premières firmes industrielles américaines, pendant la période 1994-1997. Nous constatons que les nouveaux comportements adoptés par les firmes industrielles américaines confirment bien la thèse de la financiarisation. Le ratio « actifs financiers / actifs non-financiers » des sociétés non-financières aux Etats-Unis a augmenté continuellement sur la période 1980-1997. Les stratégies sont effectivement affectées par cette financiarisation : les firmes dont le ratio de fmanciarisation est élevé présentent un taux d'investissement en moyenne plus faible et un degré d'endettement plus élevé que ceux de leurs concurrentes nettement moins financiarisées. Nous observons également que la croissance externe prend le pas sur la croissance interne, et qu'en matière d'innovation, les acquisitions technologiques des grandes entreprises industrielles se multiplient aux côtés de leur recherche-développement interne. La concentration financière observée sur le plan mondial s'accompagne d'un mouvement de déconcentration technique et économique. Sous la pression des marchés financiers et du corporate governance, les firmes adoptent des stratégies de recentrage, de tertiarisation et de déverticalisation.