Thèse soutenue

Une confrontation : Hannah Arendt et la théorie critique

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Auteur / Autrice : Vassiliki Iakovou
Direction : Miguel Abensour
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'étude se propose de montrer que l'œuvre d'Arendt présente des affinités avec les travaux de la ''première'' Théorie Critique (Adorno, Horkheimer, Marcuse, Pollock, Neumann) et qu'il est possible d'en rapprocher les lectures. Elle s'oppose à deux interprétations: celle selon laquelle Arendt serait une disciple de Heidegger et selon laquelle Habermas serait le continuateur de la Théorie critique. La confrontation ne vise pas à minimiser les divergences, mais à faire apparaître la proximité des interrogations qui animent les deux démarches. Dans la 1ère partie est abordée la question du rapport qu'elles entretiennent avec la tradition philosophique. Les deux lectures de Marx font l'objet de la 2ème partie, qui a un triple but : dégager la particularité du rapport de la Théorie Critique à Marx (en quoi la référence à Freud est de première importance), mettre en question la critique arendtienne à Marx, et montrer que ces deux lectures se recoupent, puisqu'elles décèlent une philosophie de l'histoire dans l'œuvre marxienne. Dans la 3ème partie sont confrontées les interprétations du nazisme. On suit deux fils conducteurs : d'abord, il s'agit de montrer que la Théorie Critique, loin de réduire le nazisme à un résultat de la dialectique de la Raison, en reconnaît la spécificité. C'est pourquoi on se penche sur des textes qui sont souvent négligés (l'analyse de la personnalité autoritaire par Adorno, celle des camps de concentration par Lowenthal). Puis, il s'agit de démontrer le voisinage des deux interprétations, autour d'une reconnaissance commune de l'effondrement des critères utilitaires au sein du monde totalitaire. On démontre aussi que Béhémoth de Neumann est un précurseur de l'analyse arendtienne, qu'elle en reprend l'idée centrale selon laquelle l'Allemagne nazie est un non-Etat. Dans ce parcours, Benjamin sert de passerelle entre les deux théories, qui se réfèrent à l'idée de l'appauvrissement de l'expérience.