Traumatisme, question d'urgences : étude des troubles psychotraumatiques et de la résilience chez des victimes de l'attentat du RER Port-Royal (3 décembre 1996)
Auteur / Autrice : | Clara Duchet |
Direction : | Serban Ionescu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychopathologie et psychologie clinique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Consacrée aux effets des actes terroristes, cette thèse tente de répondre à une question devenue centrale en matière de prévention et des soins publics : pourquoi certaines personnes développent-elles des troubles psychotraumatiques, tandis que d'autres, soumises au même événement, ne présentent pas de tels troubles ? Notre recherche sur les facteurs de risque et de protection est de type prospectif et longitudinal. Elle a été menée durant trois ans (à 6, 18 et 30 mois de l'événement) auprès de 63 des 110 victimes de l'attentat parisien de la station Port-Royal (3 décembre 1996). Notre dispositif de recherche comporte une étude qualitative (entretiens cliniques à visée de recherche) et une mesure quantitative de la pathologie post-traumatique (QSPT de Watson et al. ), des troubles morbides associés (GHQ de Goldberg), des événements de la vie (EVE de Ferreri et al. ), des stratégies de coping (CISS de Endler et al. ) et du soutien social (SSQ de Sarason). Sur les 30 mois qui suivent l'attentat, aucune victime n'a été totalement exempte de troubles : l'intensité des troubles a été de faible à moyenne chez 61 % des sujets et élévée chez 39 %. Certaines caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge, profession), les antécédents anxio-dépressifs et traumatiques, les répercussions médico-psychologiques et psychosociales de l'attentat (blessure, prises en charge, arrêts de travail, évitement des transports) ainsi que les stratégies de coping permettent de prédire la présence ou l'absence de syndrome psychotraumatique, voire la chronicité des troubles, mais pas toujours dans le sens attendu. Ainsi, nous avons été amenée à interroger et à mettre à l'étude le concept de résilience aux côtés de celui de trauma psychique afin d'éclairer les résultats et de proposer d'autres pistes de réflexion et de recherche pour l'amélioration des connaissances et des soins proposés aux victimes d'actes terroristes.