La subversion dans la fiction non-réaliste contemporaine pour la jeunesse au Royaume-Uni : 1945-1995
Auteur / Autrice : | Virginie Douglas |
Direction : | François Gallix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Ce travail étudie, par le biais de la subversion, une centaine de romans et de nouvelles britanniques pour enfants publiés entre 1945 et 1995. Thématiquement, la subversion permet de rendre compte de la spécificité de l'enfant-lecteur, en s'attachant à placer au premier plan, par des procédés tels que la miniaturisation, l'animalisation et l'inversion, le point de vue du ''petit'' et en contribuant à le faire triompher des figures d'autorité. Appliquée à l'espace et au temps, la subversion se fait exploration de l'Autre, menant l'enfant vers l'affranchissement grâce au franchissement de seuils, de frontières, une thématique développée dans les récits de voyage, mais surtout dans la transgression spatio-temporelle, grâce à une profusion de mondes secondaires permettant la découverte d'une unité à travers le dépassement de la multiplicité de l'Ailleurs. Cette expérience de l'altérité trouve un prolongement dans la subversion, encore mitigée et souterraine dans ces textes, de l'identité et des catégories sexuelles. En incitant à la réflexion sur le masculin et le féminin, certains ouvrages récents contribuent à une représentation plus équilibrée des personnages des deux sexes. La subversion se déploie principalement dans les jeux et la créativité textuels et intertextuels, qui revoient la tradition sur un mode ludique en utilisant des termes de référence accessibles au jeune lecteur grâce à une intertextualité au sens large et à l'exploitation des potentialités du langage, envisagé comme un matériau réversible et modelable. Même le didactisme, qui semblait faire la spécificité des livres pour enfants, se trouve subverti : le contenu pédagogique, renouvelé plutôt que supprimé, vise à transmettre, non plus l'enseignement édifiant d'autrefois, mais la relativisation et la distance critique vis-à-vis de tout discours, notamment de celui que le récit met en place.