Physique et métaphysique de l'immortalité chez Sénèque
Auteur / Autrice : | Jean-Luc Manenti |
Direction : | Jean-Marie André |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Sénèque parle de l'au-delà en termes qui semblent contradictoires. Parfois, il se représente la survie de l'âme, conformément aux principes de la physique stoi͏̈cienne, comme une prolongation de durée jusqu'à la conflagration universelle ; parfois, il développe, à des fins consolatives, les deux termes de l'alternative socratique : que la mort nous réduise au néant ou nous fasse passer ailleurs, nous n'avons aucune raison de la craindre : soit le néant nous affranchira de toute souffrance, soit une autre vie nous réservera une béatitude éternelle ; parfois, inclinant vers le premier terme, il énonce, comme sa propre certitude, des maximes épicuriennes sur le retour au néant ; parfois, inclinant vers le second, il expose, comme sa propre conviction, des théories pythagoriciennes sur la naissance à l'éternité. Cette variété de jugement ne procède ni d'une démarche éclectique, ni d'une évolution doctrinale ; elle correspond aux impératifs de la direction de conscience. Sénèque ne veut pas exposer la doctrine stoi͏̈cienne de façon méthodique ; il veut affranchir ses disciples de la crainte de la mort pour les acheminer vers la sécurité.