La perspective spenglerienne dans l'oeuvre de D. H. Lawrence
Auteur / Autrice : | Fella Bouchouchi |
Direction : | François Gallix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
L'historien allemand Oswald Spengler (1880-1936), auteur du 'Déclin de l'Occident' (1918-1922) et l'écrivain anglais D. H. Lawrence (1885-1930) étaient contemporains. Ils partageaient de nombreuses influences communes, notamment Héraclite, dont il ne subsiste que quelques 'Fragments', Joachim de Flore, auteur de 'L'Evangile éternel', Friedrich Nietzsche et Leo Frobenius qui devaient créer une communauté de pensée importante. Tous deux, comme toute la génération des auteurs modernistes, perçurent l'éclatement de la première guerre mondiale comme l'acmé d'un processus de décadence généralisée. Cet événement apocalyptique joua un rôle fondamental dans la vie et dans la production de D. H. Lawrence : la présence de ce thème dans son oeuvre, selon les genres et les périodes d'écriture, est obsessionnelle. La guerre qui sévit au niveau macrocosmique se reflète au niveau microcosmique dans les rapports entre les personnages, surtout dans 'The Rainbow' (1915) et dans 'Women in Love' (1920). D. H. Lawrence et Oswald Spengler,héritiers de Nietzsche, condamnèrent ce qui pour eux apparaissait comme les formes du déclin généralisé : l'idéal démocratique auquel ils préférèrent un régime autoritaire, l'idéal chrétien, l'omniprésence de l'argent et la société industrielle, vecteur d'aliénation de l'homme qui perd le contact avec l'univers pour se mécaniser, à l'image de la machine dont il est devenu l'esclave. Leur vision de l'histoire, marquée par l'omnipotence du destin, est essentiellement tragique : opposés à une perspective linéaire, et donc au mythe du progrès et du darwinisme, ils préférèrent un déroulement cyclique et favorisent la palingénésie. Le sentiment que la fin est proche hante leurs oeuvres.