Peur et espace au cinéma
Auteur / Autrice : | Nicolas Lissarrague |
Direction : | Murielle Gagnebin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Cinéma |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment, en dépit de son artificialité, la représentation de l'espace cinématographique peut-elle effrayer un public ? Avant qu'une réponse puisse être formulée, il faut définir précisément les processus à l'œuvre dans la peur. Phénoménologie et psychanalyse en indiquent les caractéristiques essentielles : le sujet apeure glisse dans l'impersonnel, ne parvient plus a définir clairement la limite entre lui, l'autre et le monde. Il est la proie du vertige et des angoisses inhérentes à la dépersonnalisation, existentiellement seul et perdu dans un monde sans limite. Comment le cinéma peut-il susciter un basculement si profond ? L’analyse des représentations de la folie a travers les œuvres de martin Scorsese, d'Alfred Hitchcock ou encore dans l'expressionnisme allemand, permet de mieux comprendre le rôle perturbateur qu'y tient l'espace. Conforte par l'étude des films de roman Polanski et de la monstruosité dans le cinéma fantastique, il devient possible d'accéder à un niveau de compréhension plus général ou se trouve abordée la problématique relative à la position spectatorielle. L’espace cinématographique s'organise pour et par le regard. Sa relation intime avec le concept de moi-peau de Didier Anzieu est particulièrement significative : elle permet de saisir ce qui, tant dans le dispositif que dans le potentiel des techniques suggérant le regard, enserre le spectateur, lui fait perdre la notion de ses propres limites, le plonge dans un monde désincarné, illimite, qui l'aspire et l'abime. Psychanalyse, phénoménologie mais aussi sémiologie, psychosociologie, histoire du cinéma, de l'art et des sciences permettent ainsi de dessiner les contours d'une véritable anthropologie de la peur et de l'espace au cinéma.