Pouvoir mandataire et insécurité en Syrie et au Liban dans les années 1920 : le Service des Renseignements du haut-commissariat français au Levant
Auteur / Autrice : | Jean David Mizrahi |
Direction : | Jacques Thobie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Il s'agit d'observer et d'expliquer comment une administration de type colonial d'une part, et un phénomène tel que celui des bandes armées d'autre part, entrent en résonance jusqu'à constituer une trame remarquable de 1 'histoire mandataire dans sa première phase. Il s'agit en l'espèce d'appréhender les modalités par lesquelles, dans une situation coloniale, un pouvoir de type étatique s'impose à une société locale et neutralise son potentiel de résistance. Dans le Levant des années 1920, cette mission relève plus particulièrement d'une administration militaire spécialement constituée, le Service des Renseignements. Le premier objectif de ce travail est donc d'offrir une '' histoire totale '' de ce service, qui soit à la fois une histoire institutionnelle et fonctionnelle, mais aussi une histoire sociale des officiers qui le composent, et finalement une histoire politique, c'est-à-dire jaugeant son importance relative par rapport à l'ensemble du dispositif mandataire. On ne pouvait pour autant faire totale abstraction des vecteurs d'insécurité, dans la mesure où ceux-ci commandent à l'organisation du S. R. Lui-même, voire pèsent sur l'architecture globale de l'édifice mandataire. On a dès lors choisi d'intégrer à l'analyse l'action des bandes armées agissant sur les frontières nord et sud de la Syrie mandataire, parce que dans les années 1920, elles représentent le vecteur d'insécurité qui interfère de façon la plus nette avec la double structuration du pouvoir mandataire d'une part, et des États sous mandat d'autre part, à travers notamment la question de la stabilisation des frontières.