Thèse soutenue

Les monuments d'architecture parisiens : pratiques patrimoniales et représentations (1790-1840) : genèse d'une conservation du patrimoine

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Auteur / Autrice : Claire Van Leeuwen
Direction : Alain Corbin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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L 'historiographie du patrimoine en Révolution a traditionnellement privilégié l'étude de la conservation des objets, livres et oeuvres d'art, nationalisés en même temps que l'ensemble des biens du clergé. La législation et les institutions mises en place à partir de 1790 ont permis la préservation d'une partie de ces objets, en liaison avec la création muséale. Mais la partie immobilière du patrimoine ecclésiastique est restée le plus souvent en marge de ces efforts pour conserver un patrimoine national en construction, et poser des limites à un iconoclasme officiel condamné à partir de Thermidor comme " vandale ". L 'héritage monumental ecclésiastique est placé à partir de 1789 au croisement d'intérêts très divers, liés à la politique religieuse, à l'économie, aux stratégies d'urbanisme, et aux théories sur l'art et l'architecture. La plupart des anciens couvents et églises sont aliénés comme biens nationaux et entrent dans la sphère de la propriété privée. Mais une partie importante des 250 établissements religieux de la capitale est réutilisée au service d'administrations locales ou centrales, une appropriation qui a largement influencé leur préservation. Sous le Directoire, la création du Conseil des Bâtiments Civils et la nomination d'un architecte des " monuments conservés sous le rapport de l'art ", marquent l'entrée des " monuments d'architecture ) dans le débat sur la conservation. L'action de cet architecte s'est généralement limitée à la capitale, où une première liste de monuments " classés " est établie en 1797. A. -F. Peyre occupe ce poste pendant trois ans: il est à l'origine de nombreuses actions de sauvegarde et a défendu diverses propositions innovantes du point de vue législatif et financier. Le Concordat remettra en cause une partie de ces acquis, mais certains projets formulés sous le Directoire seront réalisés trente années plus tard par Guizot avec la création de l'Inspection puis de la Commission des Monuments Historiques.